Carnet de route

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Au revoir la Bretagne, bonjour la Normandie


  • publié le 23 février 2020
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Nous sommes sur le point de quitter la Bretagne pour un périple en Normandie où se côtoieront histoire, littérature et cinéma sans oublier de superbes paysages mais en attendant finissons par une bien belle balade vers le cap Fréhel qui passe d’abord par la plage des sables d’or…

…au loin se dessine le cap…

…et son phare. Construit en 1946 à l’emplacement du 1er bâti par Vauban, il sécurise d’un côté la baie de Saint Brieuc et à l’Est l’entrée dans la rade de Saint Malo.

C’est ici que s’achève pour nous les côtes de granit rose !

Plusieurs types de bateau sont amenés dans ces endroits à se croiser, le coquillier…

…ou le hauturier avec son chalut…

Le cap Fréhel vu d’un autre angle

Etrange taureau provenant semble t’il d’Ecosse, le Highland.

Nous nous approchons de la fin de notre séjour dans les côtes d’Armor et dans le village de notre dernier arrêt ces mégalithes !

Appelé le champ des roches ou le cimetière des druides, ces alignements, les 3ème les plus importants de Bretagne dateraient de -2000 an avant JC…

…ces 5 alignements comprenant en tout 65 menhirs restent toujours une énigme non élucidée : entre légende de fées fatiguées ayant déposé ces pierres en partant bâtir le Mont Saint Michel ou lieu de sépulture de druides pour qui des fêtes eurent lieu en cet endroit jusqu’à la fin du XVIIIème, qui saura répondre ??

Le lendemain nous partons à la découverte de Dinan, ville aux nombreuses maisons moyenâgeuses à colombage…

…ici la tour de l’horloge, beffroi du XVème, il possède encore le cloche offerte par Anne de Bretagne !

Nous sommes dans la plus célèbre rue de Dinan, la rue du Jerzual, qui descend, et ce n’est pas peu dire, en effet, le dénivelé atteint par endroit 35% !

Elle part de la ville haute pour rejoindre le port sur la Rance…

…traversant les remparts …

…avec son chemin de ronde, intact sur 2600 m …

…et son imposante porte datée du XIVème, profonde de 10 m avec ses 3 voutes chacune équipée à l’époque de herse.

Ou comment atteindre son jardin !!

Plus bas la maison du gouverneur qui présente la particularité d’avoir des pans en bois sur les 3 côtés. Vu l’agencement intérieur, il semblerait que très tôt cette maison fut divisée en appartement pour la location.

Plus bas encore cette ancienne tannerie…

Ca y est nous voici arrivés au port…

…vu du haut nous voyons aussi le vieux pont qui fut longtemps le dernier pont au nord permettant de traverser la Rance pour se rendre à Saint Malo.

Cette fois ci c’est bon, nous quittons la Bretagne. Notre premier arrêt en Normandie se fera à Ranville, 1ère ville de France libérée pendant la seconde guerre et qui sera notre point de départ pour nos balades tout autant qu’à nous protéger pendant le passage de la tempête Ciara.

Nous rentrons de plein fouet dans l’histoire lors de notre 1ère sortie sur Caen. Nous sommes dans l’abbatiale de la trinité, église romane bâtie au XIème, elle abrite…

…la sépulture de la reine Mathilde. Fille de Baudouin V, duc de Flandre et d’Adèle, fille du roi Robert, sa piété fit d’elle une grande dame et on peut lire sur son épitaphe qu’elle fut « pauvre pour elle-même, elle ne fut riche que de ses dons aux pauvres ».

Décédée en 1083, elle fut l’épouse de l’illustre…

…Guillaume, duc de Normandie, qu’elle épouse en 1050.

Sentant sa fin proche, Edouard le confesseur, roi d’Angleterre nommera Guillaume comme son successeur et quand le roi meurt en 1066, Guillaume traverse la Manche fin septembre de cette année, remporte la décisive bataille de Hastings le 14 octobre…

…et sera couronné roi d’Angleterre le 25 décembre devenant par la-même Guillaume le Conquérant ! La tapisserie de Bayeux raconte cette épopée et bien évidement nous vous en reparlerons !

Mort en 1087, il repose, comme son épouse dans les abbayes qu’ils auront fondées, Mathilde dans l’abbaye aux dames et Guillaume dans l’abbaye aux hommes.

Honnêtement, nous aurons rapidement visité Caen dont plus de 35% de la ville fut rasée pendant la seconde guerre. Les quelques vieux bâtiments ou maisons conservés nous aurons moyennement emballé…

…par contre nous consacrerons 2 jours à la visite du mémorial de la 2nde guerre qui, par sa densité d’informations, nous aura bien marqué !

Au-delà des chiffres dramatiquement importants et que tout le monde connait plus ou moins, ce mémorial présente des mises en situation, en perspective, des films d’époque, des discours, des photos, des objets, des armes, un avion… qui font qu’on ressort sonné par tant d’informations qui donnent envie de crier « plus jamais çà » alors que l’exposition continue avec toutes ces autres guerres du Vietnam, de Corée, d’Indochine…et l’on sait que jamais cela ne finira…

Le lendemain nous filerons à Bayeux voir de nos propres yeux la fameuse tapisserie. Inscrite au registre « mémoire du monde » de l’UNESCO, elle raconte sur plus de 70 m le récit brodé de la conquête de l’Angleterre par Guillaume. Document unique souvent considéré comme l’une des 1ères bandes dessinées, mettant en scène plus de 600 personnages, 200 chevaux, une quarantaine de navires, une centaine d’animaux et figures mythologiques.

Evidement il n’est pas possible de filmer ou prendre en photo cette fresque aussi si vous le souhaitez, en cliquant sur ce lien vous pourrez la découvrir intégralement et ça vaut le détour, n’est ce pas Guillaume ?!

Nous revenons par la côte passant dans le même temps par quelques unes des plages du débarquement. Voici Arromanches-les-Bains, ou Gold Beach, nom de code de cette plage pour le jour J et où restent toujours les barges bétonnées au large.

Une fois les hommes débarqués et la plage sécurisée, ces barges permirent aux bateaux chargés de chars, camions et autres moyens de locomotion de se poser contre…

…puis à partir de ces barges partaient vers la plage ces ponts. Pouvant être déplacés par 8 hommes, ils se fixent les uns aux autres depuis les barges jusqu’à la plage…

…une photo d’époque permet de mieux comprendre.

Nous voici un peu plus loin à Graye-sur-mer dont la brèche fut l’un des tout 1ers points de pénétration le jour J et une fois le gros de l’armée anglo-canadienne passé, le général Montgomery, Winston Churchill, le roi d’Angleterre puis une semaine plus tard le Général de Gaulle prirent pied en France ici !

Sur le chemin du retour belle maison normande avec son toit de chaume et…

…ce joli détail sur le petit toit.

Nous nous déplaçons encore plus à l’est et nous voilà posés à Villers sur mer, village où le méridien de Greenwich fait son entrée sur le continent et où nous commencerons à voir comme sur le reste de cette côte ces superbes villas de la belle époque (fin XIXème) et leurs escaliers escamotables !

Ici comme à la montagne, après la tempête il faut peller !!

Admirez le travail des charpentiers et des couvreurs sur l’hôtel de ville de Blonville sur mer !

Le marais de Villers. Aménagés durant ces 800 dernières années par les hommes qui en cultivant ont façonné, fragmenté, drainé ce milieu pour créer un écosystème préservé…

Ou avec un peu de patience et de chance vous pourrez y voir…

Nous continuons la découverte de notre environnement en prenant de la hauteur jusqu’au Mont Canisy. Colline chargée d’histoire, elle devient entre 1941 et 1944, le point d’artillerie le plus important du mur de l’Atlantique face au port du Havre.

Si l’élément le plus attractif de cet ensemble, un ouvrage souterrain avec 250 m de tunnel, des escaliers, des galeries est fermé à cette période de l’année, nous visiterons ce qui peut l’être !

Sur le côté sud de l’estuaire de la Seine se trouve Honfleur. Mentionnée dès le XIème, la légende prétend que la ville a des origines viking mais quoiqu’il en soit c’est bien une ville tournée vers la mer et qui verra de nombreux et célèbres navigateurs partir de son port à la découverte du monde tel Samuel Champlain vers le Québec.

Voici la lieutenance, plus vieux bâtiment de la ville, dernier vestige de l’ancienne forteresse militaire qu’était alors « la porte de Caen » et qui fait face au vieux bassin…

…autour duquel se dressent ces maisons pittoresques aux façades recouvertes d’ardoise maintes fois peintes par Courbet ou Manet initiant par là-même le mouvement des impressionnistes.

Mais Honfleur c’est aussi la ville natale de l’écrivain et humoriste Alphonse Allais…

…et du musicien Erik Satie dont la ville et les héritiers ont fait de leur maisons des musées !

Le quartier de l’enclos et sa rue de la prison, véritable plongée dans le moyen-âge !

Un peu sur les hauteurs voici l’église Sainte Catherine…

…édifiée au XVème, elle est encore aujourd’hui l’une des plus grandes églises entièrement bâtie en bois…

 

…par des charpentiers marins qui ne disposaient pas assez d’argent pour la bâtir en pierre…

…et elle doit donc à ce matériau moins cher mais surtout moins solide, son clocher séparé de l’église qui n’aurait pas supportée sur son toit cette tour !

A l’intérieur les 2 nefs en forme de bateau renversé nous conforte dans l’origine des charpentiers bâtisseurs !

Les confiseries spécialités de la ville !

Un dernier panoramique d’Honfleur !

 

En prenant de la hauteur nous voyons le pont de Normandie qui traverse l’estuaire de la Seine au plus près du Havre. En aval 2 autres ponts permettent aussi de la traverser.

 

Quelques « petites » maisons normandes sur notre retour …

Avis aux cinéphiles puisque nous avions dit au début de l’article que nous parlerions cinéma, dans quel célèbre film apparait ce café toujours dans son jus ? tic ! tac ! tic ! tac !

Nous sommes à Villerville, nommée Tigreville dans le film et il s’agit de : « Un singe en hiver » avec Gabin et Belmondo !

Encore une petite villa en approche de Deauville !!

Le casino de Trouville construit en 1912, sans commentaire !

Admirez encore ce travail de charpente !

Nous voici à Deauville devant l’hôtel le Normandy…

…bâti en 1912 au moment du développement des stations balnéaires, par l’architecte Théo Petit et financé par François André (fondateur du groupe Barrère) et Eugène Cornuché (entre autre propriétaire du restaurant Maxim’s à Paris), l’hôtel fut le 1er palace de la ville.

Tels des paparazzis, zoom par une fenêtre ouverte d’une des chambres et quelle tapisserie ! Ca vous fait pas envie ça ??

Comprenant 226 chambres, 45 suites et 8 appartements familiaux…

…c’est ici qu’eut lieu l’une des scènes mythiques d’un homme et une femme…

…et là que la fameuse Ford mustang de Trintignant s’arrête avant qu’il ne court vers la plage au son des chabadaba chabadaba !

Les bains pompéiens bâtis en 1923 ou chaque cabine a le nom d’un artiste américain, festival oblige !

Nous contournons l’hôtel Normandy et découvrons en face de l’autre entrée..tout un panel de boutiques de luxe…toutes lookées à la normande !

C’en est fini de la côte d’Opale et nous partons de l’autre côté de la Seine. Voici le pont de Tancarville. Commencé en 1955, il est inauguré en 1959. Il reste aujourd’hui avec ses 608 m de travée à 50 m au dessus de la marée haute le record national en la matière.

Sacado le traversera tranquillement…

…alors que Patou préférera faire quelques kms de plus en amont…

…et prendre paisiblement un petit bac !

Notre prochaine halte se situe à Etretat et ses fameuses falaises. Tout d’abord les vieilles halles…

…en fait pas si vieilles quelles n’y paraissent puisque bâties…

…au milieu du siècle dernier avec des matériaux provenant de granges voisines en ruines et construites par des charpentiers originaires de la Manche, quoiqu’il en soit le résultat est bien sympa !

Maisons typiques normandes mais dont celle de droite bien que médiévale, est une maison déplacée par son propriétaire au début du XXème, depuis un village du centre du département !

Ceci est un caloge soit un bateau fatigué de travailler qu’on échoue définitivement, sur lequel on met un toit et qui servira à abriter le matériel de pêche.

Et là voici un cabestan. Les vireurs, hommes ou femmes, viraient au cabestan c’est-à-dire le faisait tourner au moyen de plusieurs grandes barres afin de remonter le bateau de pêche au plus près.

Enfin les fameuses falaises, l’amont dont le point culminant est à 84 m.

Comme la marée est haute et plutôt déchainée nous partons de l’autre côté vers la falaise aval afin d’avoir une vue sur le village.

Le lendemain nous revenons à marée basse avec le soleil et repartons vers la falaise amont avec son arche dont Maupassant disait qu’elle ressemble à un éléphant trempant sa trompe !

Les falaises sont ici composées de calcaire (d’où le nom de la côte appelée la côte d’albâtre) et de strates régulières de silex ce qui explique l’omniprésence des galets sur la plage !

Arrivés au bout de la plage, nous trouvons cette échelle…

…qui nous conduit à ce tunnel…

…qui nous amène de l’autre côté de l’arche aval…

…mais pour la voir il faut la gagner !

Le seul moyen pour y être ensemble !!

Et la voilà !

Pour repartir un escalier nous fait grimper au dessus des falaises…

…et nous permet de voir dans toute sa splendeur l’arche aval et son aiguille, rendue célèbre par le natif d’Etretat Maurice Leblanc…

…le père d’Arsène Lupin dans son roman intitulé l’aiguille creuse

Dès le début du développement de la station balnéaire d’Etretat en 1850, la ville a mis à disposition de ses baigneurs, 2 ou 3 plongeoirs comme celui-ci dont la tradition se poursuivra jusqu’au début du XXème.

Le lendemain nous partons du côté de la falaise aval culminant à 75 m…

…et qui nous amène à voir la 3ème arche nommée la Manneporte soit la grande porte puisque plus grande que l’arche aval. Il semblerait que ce soit une rivière souterraine puis l’érosion marine qui auraient creusées ces arches.

Pour finir sachez que la liste des peintres romantiques venus immortaliser ces falaises est interminable mais Corot, Courbet, Delacroix et Monet en font partie !

Et ben voilà, la Normandie est bientôt finie et nous continuons notre périple toujours plus à l’est où la Picardie nous tend ses bras alors à tout bientôt !!

 

 

 

 

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