Carnet de route

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De Salobrenia à la baie d’Al Hoceima…


  • publié le 13 décembre 2013
  • Pays ou région :

 

Que de kilomètres parcourus depuis le dernier article. D’un continent à l’autre que de plaisirs des yeux mais aussi de la bouche… 

Le dernier article rédigé, nous avons abondamment profité de notre halte inattendue à Salobrenia. A peine arrivés et l’article en ligne (d’ailleurs nous attendons toujours vos commentaires sur et à propos du site !!!) nous faisons connaissance de notre environnement…  

Tout d’abord le proche. La commune met à disposition gratuitement un espace avec eau de source à proximité. Nous nous retrouvons au milieu  d’un campement où cohabitent camping-cars rutilants, d’autres ayant déjà pas mal roulés, 4X4 ou camions aménagés, en cours d’aménagement…

Chacun s’organise,  vit sa vie dans une bienveillance mutuelle qui rend l’endroit très sympa. Nous rencontrons évidemment des français, certains en route vers le Maroc, d’autres rentrant et certains décidés à passer l’hiver ici… (Dont l’un  d’ailleurs  à qui nous donnerons notre 1er vélo embarqué, en faisant un heureux !!)

Il fait particulièrement beau…

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Au fond la forteresse de Salobrenia que nous irons visiter le lendemain.

 Des canaux d’irrigation bordent le terrain aussi c’est le moment de faire la lessive…

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 Juste pour les yeux

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Le lendemain l’ascension au château se fait par des ruelles étroites et arpentées qui nous permettent à chaque niveau de découvrir ces maisons andalouses typiques.

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Et surtout leurs toits plats aménagés comme un véritable espace de vie supplémentaire

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Le dernier escalier nous permettant d’accéder au château…

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Le château-forteresse de Salobrenia connu des épisodes glorieux de la Reconquista. 

La ville compte 8 siècles de présence musulmane depuis leur installation en 713. Edifice  stratégique, elle fut la résidence d’été des sultans de Grenade, située juste derrière la Sierra Nevada au dernier plan…

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Elle devint bientôt une prison ayant « accueillie » des sultans déchus pendant les guerres intestines de la dynastie Nasride…

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…mais aussi selon la légende les 3 superbes filles du sultan Muhammad IX pour les protéger du pêché de chair…

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Après la chute du royaume de Grenade, une fois aux mains des chrétiens la forteresse devint militaire et servit à défendre la ville des invasions côtières.  

Nous profitons d’être au sommet pour voir la ville d’en haut…

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…ou chercher Sacado des yeux…

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…ou tant d’autre chose…

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Alors là….Pause plaisir…

Connaissez-vous le chirimoya ?  En français anone ? Fruit endémique de cette région andalouse, nous verrons plus tard qu’il pousse majoritairement en Afrique. Nous concernant, nous ne connaissions pas et c’est avec bonheur que nous y avons goûté…

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Suivant son degré de maturité la consistance varie en densité (plus ou moins crémeuse) avec une première sensation de poire avec des « grumeaux » plus fins. Quant au goût à proprement parlé, après de nombreux fruits et une âpre discussion nous sommes tombés d’accord pour dire que c’est un mélange de poire, de banane et d’une touche de vanille… l’intérieur étant truffé de gros pépins noirs. 

Nous resterons plusieurs jours, profitant des rencontres au campement et continuant à découvrir notre environnement. Le petit hameau en face de Salobrenia est accessible par la plage aussi hasardons nous sur le chemin des pêcheurs.

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La vue de la forteresse et de notre campement ne peut nous faire oublier l’usine à nos pieds… une fabrique de sucre…

Attestée depuis le XIIème siècle, il y avait dans la plaine, plantations de cannes à sucre, de bananes…

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et donc la fabrique…

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Aujourd’hui plus de cannes à sucre MAIS… ils en importent pour ne faire fonctionner qu’une partie de l’usine et fabriquer du Rhum !!! Inutile de préciser que le petit hameau collé à la fabrique est sans cesse traversé par les effluves alcoolisées… et que c’est agréable !!!   

Nous partirons – enfin – après 5 jours alors autant encore en profiter, n’est-ce pas Eléa ???

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Nous reprenons la route sans savoir où nous passerons la nuit…

 Comme nous sommes super organisés nous faisons une liste des produits que nous voulons impérativement avoir avant de traverser pour le Maroc.

Evidemment cela se passera autrement, nous arrivons à Algésiras en début d’après-midi et prenons nos billets à la même agence que l’année dernière. Nous optons finalement pour faire nos courses à Ceuta, plus intéressant parce que détaxées.

 Il fait déjà presque nuit quand nous embarquons. Une heure plus tard nous débarquons. Nous avions juste oublié que Sacado est trop grand pour Ceuta et qu’arrivés à la frontière nous n’avons pas trouvé d’endroits pour stationner le camion et hop nous voilà à la frontière.  

Nous passerons notre première nuit au même endroit que l’année dernière…

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Le lendemain pas de doute nous y sommes bien !!!

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Cette année nous n’avons pris aucun engagement professionnel aussi nous savons que nous allons prendre le temps de découvrir la côte méditerranéenne.

Nous commencerons par Tétouan. Par une présence humaine attestée depuis le néolithique, Tétouan a connu une histoire riche et les premiers vestiges d’une ville forte datent du XIIème.

C’est à l’intérieur de ces remparts que s’étend la médina, inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO, considérée par beaucoup comme la plus belle du Maroc.  

Est-ce nous qui avons changé ou les marocains de cette côte mais nous nous trouvons, et ce depuis la douane, qu’en présence de gens gentils, souriants…loin, très loin de ceux que nous avions rencontré lors de notre premier séjour.

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En tout cas la promenade dans la Médina se fait tranquillement. Nous pouvons facilement prendre des photos…  Nous sommes contents de déambuler et de faire nos courses alimentaires dans une réelle sérénité.

 

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Nous nous trouvons face à une ancienne madrasa, école coranique aujourd’hui transformée en ce qui est le premier musée dédié aux arts coraniques et donc accessible à tout public…

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L’intérieur est disposé autour de ce patio et rappelle en plus luxuriant le cloître de nos monastères. La cellule y est aussi petite et spartiate que dans la chrétienté ! 

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Nous prenons ensuite la route vers l’est en longeant la nouvelle rocade méditerranéenne qui peut nous conduire jusqu’à la frontière algérienne. Située au plus près de la côte et ayant permis le désenclavement des villages de pêcheurs,  cette route serpente une fois le long des  oueds…

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…une fois le long de la côte, sinueuse  mais grandement praticable…

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Et d’autre fois coupe par la montagne où nous croisons pour la première fois ces étranges champignons…

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…souvent disposés le long même de la route… le fast-food des ânes, brebis …

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…qui elles aussi sont le long de la route !!!

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Nous nous arrêtons à Jebha, petit port de pêche.

La photo de la Une vous situe parfaitement l’endroit. Balade le long du port…

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Vue d’ici, on peut voir tous les marins, protégés par leur parasol en train de réparer, quotidiennement, leurs filets.

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Nous sommes surpris d’être aussi chaleureusement accueillis et les pêcheurs nous demande à être pris en photo et souhaites qu’on leurs fasses passer… si possible, ce que nous ferons le lendemain en leur apportant le CD…

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Détail…

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Le port, en partie en construction grâce au soutien financier du « peuple américain » si si,  est globalement composé de 3 flottes différentes de bateaux :

Les gros sardiniers employant beaucoup de main d’œuvre…

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D’autres plus petits…

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…Et enfin ceux-là pour le moins étranges, non ???

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Nous apprendrons plus tard que ces embarcations s’appellent des lamparos

Et voici l’endroit où nous bivouaquerons 3 jours…

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Bien que nous n’en ayons pas eu le droit, au fond la maison photographiée à flan de colline est un poste de surveillance. 8 douaniers y vivent et se relayent 24 h/24 pour surveiller la côte. Des risques d’invasion ? Non ! Des velléités marocaines de fuir le pays en douce ? Pas seulement ! Surtout pour empêcher l’embarquement de produits illicites fabriqués dans le rif tout proche et destinés à l’Europe ! Mais rassurez-vous, ces mêmes douaniers peuvent vous en refourguer !!! Paradoxal non ??? 

Quoiqu’il en soit nous découvrirons rapidement que ces postes sont omniprésents sur cette côte (environ 1 tous les kilomètres) et qu’à chacun de nos arrêts nous aurons droit à leur visite et contrôle d’usage… Tout ça dans une ambiance décontractée.

Pour l’heure nous sommes installés et comme les marocains allons profiter de la source toute proche pour remplir les tâches incontournables comme la lessive…

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C’est notre ami Abdou, militaire en congé, qui remontera l’eau pour que Patou puisse laver son linge !

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Comme partout notre présence intrigue mais l’approche des gens est carrément facile, suffisamment de distance pour ne pas être inopportun (« soyez les bienvenus » reste souvent la seule phrase en français que certains savent dire), mais très amicale dès qu’on engage la conversation. Le respect reste de rigueur…

Ce même jour était déjà passé le troupeau mais comme Patou avait dit à Abdou qu’on pouvait donner des vêtements si les femmes voulaient, le troupeau cette fois-ci s’éternise…

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 …bientôt suivi par les 2 bergères…

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Il faut prendre le temps de dire ce qui s’est passé ensuite car tellement surréaliste, dommage, à l’inverse des hommes, les femmes refusent souvent d’être photographiées.. ;

 Ces 2 bergères ragaillardies par les dires d’Abdou arrivent et commencent à palabrer autour des vêtements que Patou a sortis. Leur en proposant d’autres elle rentre dans Sacado suivie par les 2 femmes. S’extasiant et piaffant de ce qu’elles voyaient, elles se mettent à ouvrir tous les placards tout en échangeant, nous oubliant pour un instant, ouvrant même le frigo…le délire quoi !!  

Abdou plus discret arrive sur ces entre faits et les fait gentiment descendre de Sacado… l’ouragan, aux fortes senteurs de chèvres est à présent dehors !!! Elles prennent le temps de trier quelques fringues et s’en vont tout en souriant !!! 

Profitant d’aller confirmer notre  présence une nuit de plus ici, je prends une photo depuis le poste de surveillance, pour avoir une autre vue de notre bivouac avec au fond Jebha et son port. Bien sur je montrerai la photo au douanier pour qu’il s’assure qu’on ne voit pas le poste… Et nous serons bien évidemment les bienvenus une nuit de plus !!!

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Le lendemain direction la montagne pour une petite balade…

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A flan de colline où nous croiserons ces 2 femmes au dos chargé de ces herbes nourrissant leur troupeau qu’elles sont allées tôt cueillir. Nous serons même surpris qu’en nous croisant elles s’arrêtent nous serrer la main…grand moment loin des yeux des hommes…

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 Le chemin arpente la montagne et de temps en temps descend sur la plage.

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D’ici le spectacle est saisissant.

 Pourtant plus bas…

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…la plage et ses immondices.

 A ce propos notre attitude a aussi changé. Bien sur nous restons indignés par l’absence de systèmes de ramassage et traitements des ordures autant que par la légèreté des marocains. Mais force est de constater que face à ce déferlement quotidien de plastique (vous revenez du souk avec un stock inimaginable de poches mais aussi de briques de lait, d’orange ou de yaourts) comment peuvent-ils faire autrement ??? Trop facile de critiquer ! Quoiqu’il en soit on trouve çà et là des tentatives isolées ou communes, mais trop peu nombreuses…. Quant à nous on peut dire que la pollution visuelle est désormais intégrée et arrive à ne pas trop nuire à notre vision d’ensemble…même si… 

Nous quittons donc Jebha par la montagne …

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…restons un peu sur les plateaux…

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Dommage qu’on ne se rende pas compte de la pente dans laquelle il travaille avec son tracteur mais là respect !!!

 

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Autre épisode rigolo de notre début de séjour…  

Nous roulons tranquillement vers notre nouveau bivouac quand nous voyons sur le bord de la route une voiture genre Partner avec les feux de détresse. Nous nous arrêtons et comprenons qu’ils ont cassé la chaine de distribution et nous demande de les remorquer ! C’est une première pour moi que de tracter une voiture…avec mon camion. Bref chose étant faite nous tirons donc la voiture pendant 15 km, un coup je monte, un coup je descends mais pas d’arrêt aussi la photo montre les 2 ombres dans le rétro et seulement ça.

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Nous nous séparons sur le bord de la route et trop contents ils ne cessent de nous remercier.

Nous tournons quant à nous vers un nouveau bivouac sympa…

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Seulement 2 nuits dans ce spot le temps quand même de faire le tour du propriétaire…

 Un p’tit tour le long du chemin des pêcheurs…

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…qui croise des chèvres qu’Eléa s’empresse de garder !!!

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Nous y retrouvons toutes les senteurs des maquis qui me rappellent inévitablement le maquis corse de mon adolescence…

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Nous longeons la mer…

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…et prendre cette fois-ci le chemin pentu des chèvres…

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Belle suée pour avoir ce panorama…

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Et pour finir un p’tit tour du côté des « Torres » qui donnent d’ailleurs leur nom au village : Torres de Alcàlà. A ce propos vous avez remarqué le nom hispanophone du village. Et bien sur cette côte, et c’est historiquement normal, les marocains parlent plus souvent espagnol que français.

 

 

Voyez-vous Sacado ?

 

 

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Le lendemain matin en repartant nous nous arrêterons au milieu du village faire notre plein d’eau de source…

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…pour le plus grand bonheur des habitants venant tour à tour discrètement reluquer Sacado ou pour nous parler tout simplement… et bien évidemment des enfants qui tournoieront autour du camion…

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Nous reprenons donc la route direction la baie d’Al Hoceima. Il semblerait qu’il soit possible de trouver un endroit sympa pour se poser…

 

Nous cherchons… Parfois audacieusement… Nous arriverons au bout de ce chemin et seront obligés de  le faire  en marche arrière rock’n’roll mais bon !!!

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Mais pour l’heure nous voilà installés et bien installés. C’est d’ailleurs l’article qui prend forme sous mes doigts inspirés sur la photo sous le regard bienveillant de Patou !!!

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Voilà fin du 1er épisode saison 2 de nos péripéties marocaines…

 

A tout bientôt et… comme on dit ici Bislama

Et pour finir un p’tit tour du côté des « Torres » qui donnent d’ailleurs leur nom au village : Torres de Alcàlà. A ce propos vous avez remarqué le nom hispanophone du village. Et bien sur cette côte, et c’est historiquement normal, les marocains parlent plus souvent espagnol que français.

 

Voyez-vous Sacado ?

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