Carnet de route

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Dormans épisode 5


  • publié le 16 septembre 2017
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Petit à petit le camping se vide, nos résidents permanents nous quittent les uns après les autres.

Certains nous ramènent même de belles et bonnes tomates et Claude, dont nous vous avions parlé au dernier article nous donne même cette splendide truite que nous saurons apprécier à sa juste valeur !!

 

Désormais la réception ouvre beaucoup moins, nous permettant à la fois d’éponger un peu de notre surplus d’heures supplémentaires et à la fois de nous aventurer plus loin pour de belles balades.

Cette fois-ci nous partons découvrir la hottée du diable.

 

Située en Picardie, la légende raconte que le diable en personne, venu ici pour finir la construction d’une abbaye en échange de l’âme de l’entrepreneur…

 

…transportant dans sa hotte le grès nécessaire, pris peur au chant du coq et en s’enfuyant, répandit sa hottée pleine…fabriquant ce paysage particulier.

Plus sérieusement, ce chaos de grès aux formes tourmentées, posé sur une colline sableuse dont certaines silhouettes sont parlantes…

 

…auraient inspirées la sculptrice Camille Claudel, native du village voisin.

 

 

 

 

 

 

 

 

Quelques belles halles sur le chemin du retour…

 

 

 

 

 …qui nous amène au château de Fère en Tardenois ou du moins ce qu’il en reste !

Voici en tout cas tel qu’il fut du temps de sa splendeur !

 

Et aujourd’hui…

 

Construit entre 1206 et 1260 par le petit-fils de Louis VI le gros, il passa entre différentes mains…

 

…et fut offert par la mère de François 1er au connétable Anne de Montmorency en 1528 qui l’embellit avec un monumental pont qui à l’origine comprenait 2 étages, au 1er un passage et au 2nd une grande salle de jeux.

 

Vendu aux enchères à la révolution, il tomba en ruines jusqu’en 1971 ou un riche industriel du village le racheta et entrepris de le restaurer…

 

…pour le céder au département en 1984 et qui continue l’œuvre de ce dernier qui demanda à y être enterré.

 

Les vendanges vont bientôt commencer et nous profitons de ce dernier dimanche tranquille pour aller randonner. La balade commence tranquillement au bord d’un petit ruisseau appelé le Surmelin…

 

…pause pique-nique avant de commencer dans un cadre bucolique !

 

Les vignes sont prêtes et là on voit bien le travail du rognage. Rien ne dépasse !

 

Et du raisin à perte de vue !

 

Mûrs à point, y’a plus qu’à !

 

Et oui, parce que même perdu au milieu de nul part, pendant les vendanges, on peut avoir envie !

 

Sur la Marne et tout l’été, au bout du camping, on a pu faire du ski nautique !

Et pour ce dernier week-end, certains en profitent encore !

 

Ça y est, les vendanges vont commencer.

Parmi les vendangeurs arrivés, une communauté de gitans dont nous avions fait connaissance en partie lors du palissage, nous ramène une superbe cueillette de cèpes que Patou ne mettra pas longtemps à transformer…là avec une bonne côte de veau !

Bon appétit !

 

Et voilà, c’est parti, les vendangeurs sont partout dans les vignes !

 

 

 Nous remarquerons qu’à la différence, notamment du bordelais où nous y avions fait les vendanges…

 

…l’organisation est différente. En effet, ici point de porteur, des coupeurs oui, qui vident leur panier dans ces bacs en plastique…

 

…puis sont ramenés au tracteur…

 

…par ces chenillettes conduites par les chefs d’équipe

 

 

 

 

 

Et pour les petites vignes, des petits enjambeurs !!

 

Notre balade se finira dans la propriété de la famille Durdon chez qui nous nous sommes fournis toute la saison et qui font le champagne que nous ramènerons dans le Gers.

Avis aux amateurs…la commande va bientôt se terminer !

Au sortir du tracteur, les caisses de raisin sont d’abord pesées avant d’être versées dans le pressoir

 

Or donc voici le pressoir.

Il faut savoir que le pressage du jus qui va faire le divin breuvage ne doit en aucun cas presser la peau, aussi, le pressoir que vous voyez est composé d’une membrane qui va se gonfler, puis se dégonfler.

Le pressoir va alors  pivoter d’un demi tour pour remuer le raisin et cela 6 à 7 fois. Le tout contrôlé électroniquement, ça va de soi !

 

Le contenu du pressoir s’appelle le marc et correspond à 4 tonnes de raisin. Le 1er jus n’est pas utilisé. Les jus suivants, par le tuyau, se vident dans des cuves…

 

 

Pour être ensuite aspirés et vidés dans ces 1éres cuves dans lesquelles ils décanteront 24 heures au moins avant d’aller dans d’autres pour y passer au moins une année.

 

Ensuite, et avec l’aide de l’œnologue et des vins de réserve, l’assemblage sera fait et les bouteilles seront bouchées avec un bidule (ressemblant  aux capsules des bières de garde) avant le long travail de vinification qui fera le champagne.

 

Nous revoici au camping. Tout le monde est arrivé soit en moyenne 450 vendangeurs avec une pointe le 5 septembre à 566 !

 

Nous avons 2 gros prestataires qui nous ont ramené 147 polonais d’un côté et 206 bulgares de l’autre… encore heureux qu’il y avait des interprètes !

Nous avions aussi une cinquantaine de français ramenés par de petits propriétaires. Ça nous faisait un beau bazar notamment au moment des douches car ce petit monde revenait en même temps des vignes et avait tous envie de se doucher…1 heure et demie d’attente en moyenne !

 

Pendant les vendanges il n’y a pas de cohabitation avec les touristes traditionnels aussi la réception n’est plus ouverte. Dans le même temps et toujours dans un souci de nous faire éponger nos heures supplémentaires, la mairie nous a octroyé 2 femmes de ménage pour les sanitaires. Nous avons désormais des journées entières de libre aussi nous en profitons.

Nous décidons d’aller visiter le chemin des dames et la caverne du dragon,  situés dans l’Aisne. Ces lieux sont emblématiques de la 1ère guerre mondiale pour avoir été le théâtre de plusieurs batailles mémorables.

Appelé chemin des dames en souvenir des 2 filles de Louis XV passées en carrosse, il s’agit d’une route située sur une ligne de crête, visualisée sur la photo suivante par la ligne rouge.

 

La caverne du dragon, qui tient son nom des allemands qui voyant les flammes sortir des différentes bouches l’ont assimilé aux légendes germaniques, est située là où le plateau est le plus étroit et qui plus est, offre un large panorama sur la vallée de l’Aisne.

A l’’origine, il s’agit d’une carrière souterraine ayant servie dès le moyen-âge à l’extraction de calcaire pour la construction.

Aménagée par les français dès le début de la guerre, cette base défensive dans laquelle on trouvera poste de secours, pharmacie, dortoirs, cuisine, puits, chapelle et même cimetière, fut prise par les allemands le 25 janvier 1915.

 

Pendant 2 ans ils continuèrent l’aménagement en faisant venir électricité et téléphone et creuseront un tunnel leur permettant d’être en lien direct, notamment pour le ravitaillement et le renouvellement des troupes, bien protégés à l’arrière du front.

2 ans de guerre de position sans trop de bataille…

 

Pour autant la vie sous terre doit s’organiser.

Un 2ème front souterrain existe bel et bien. A partir d’avril 1917 et l’offensive Nivelle (du nom du général) qui se solde par plusieurs échecs, l’objectif est bien de reprendre la crête et plusieurs attaques eurent lieu en mai et en juin sans succès.

Il faudra attendre le soir du 25 juin 1917 pour que les français, au prix d’un combat d’une rare violence et 2000 hommes, parviennent à obtenir la reddition des 340 allemands qui tenaient la place.

 

Le chemin des dames traverse 18 villages dont 7 ont été partiellement ou complètement détruits, au sortir de notre visite de la caverne, nous en trouvons un que nous allons voir. Il s’agit du village de Chivy. Objectif de l’offensive Nivelle, le village, puissamment fortifié par les allemands est attaqué le 16 avril 1917…

 

…la bataille, commencée à 6 heures du matin se termine à 13 heures, au prix « d’un succès acheté très cher » selon le journal de marche du régiment marocain qui a perdu pas moins de 1000 hommes, soit près de la moitié des hommes engagés !

 

Le village, ou ce qu’il en reste, fut décoré de la croix de guerre en 1920. En tout cas pour nous, cette journée fut riche en émotion.

 

Retour au camping où nous voyons avec plaisir, les vendangeurs utiliser les brosses que nous leur avons mis à disposition pour nettoyer tout leur attirail !

 

Et voilà, les vendanges sont terminées. Malgré tout ce qu’on avait pu nous dire, et Dieu sait comme on nous avait prévenu, on peut affirmer que les vendanges au camping se sont bien passées…

Et quand tout ce petit monde s’en va…

 

…et ben, ça démonte !

 

…et ça jette. De tout et ça s’entasse !

Pour info, les éboueurs étaient déjà passés avant la 2ème couche !!

 

On aura quand même eu droit à notre cambriolage de fin de saison. Malgré une porte renforcée et un coffre-fort, cette fois-ci ils auront tout piqué, même le coffre-fort (quasiment vide)…  la caisse pleine de pognon était dans Sacado !

Mais bon, nous retrouvons, pour le plus grand plaisir d’Eléa, le camping sans personne !

 

Et voilà.

La saison est finie. Il ne reste qu’à finir de ranger.

Dans 2 semaines nous serons sur le départ. En attendant, c’est déjà presque l’automne. Il fait maussade et ces derniers jours c’est une alternance de pluie et de soleil et donc d’arc en ciel !

 

Nous commençons à rapatrier nos affaires, à plier, à ranger pour être prêts à y aller.

Il nous reste encore 2 petites semaines…alors qui sait, peut-être nous vous ferons encore découvrir quelques beaux petits endroits !

En tout cas à tout bientôt !

 

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