Carnet de route

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Du Portel à Dormans


  • publié le 21 mars 2020
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Ça y est, nous sommes à Dormans et oui confinement oblige, nous avons jugé raisonnable d’abréger notre voyage pour être en place avant le début de ces limitations de mouvements.
Du coup vous allez avoir du temps pour lire ce dernier article !!!
Celui-ci vous amènera donc de la côte d’Opale aux coteaux de la Marne avec un crochet dans l’est de la France alors prêts ?

C’est parti !

Après avoir quitté les interminables plages du côté du Touquet, nous sommes encore montés plus au nord et sommes désormais posés à côté de Boulogne sur mer que nous visiterons mais en attendant nous voilà sur l’un des plus beaux sites du Pas de Calais, les 2 caps dont le Gris-Nez juste en face

Situé dans un espace préservé labellisé grand site de France, il s’agit du point de littoral le plus proche de l’Angleterre dont vous pouvez distinguer les falaises blanches !

Ne dirait-on pas des bouses de dinosaures !!

A 10 km au nord nous apercevons l’autre cap, le Blanc-Nez que nous irons voir, bien évidemment !

Sur le Gris-Nez se trouve avec ce phare, le Centre Régional Opérationnel de Surveillance et de Sauvetage dont la mission est d’administrer le transit de 20% du trafic mondial…

…gérant le strict respect de la navigation dans le dispositif de séparation du trafic entre les bateaux entrants et sortants de la Manche et ceux qui la traversent, le CROSS assure aussi une mission de recherche et de sauvetage dans le 1er détroit au monde en terme de tonnage !

Nous voici maintenant dans la baie de Wissant, véritable trait d’union entre les 2 caps, elle fut maintes fois immortalisée par la célèbre école des peintres de Wissant.

A gauche le cap Gris-Nez…

Et à droite le Blanc-Nez.

Un peu plus loin sur la plage, les vestiges d’un bateau de la 2nde guerre mondiale et au fond des bouchots.

Un autre type de char à voile, plus technique que celui qu’on a utilisé !!

Nous voici arrivés au cap Blanc-Nez dont le nom comme l’autre cap indique bien la couleur mais le « nez » vient du vieux saxon signifiant promontoire et on le comprend bien en y arrivant…

…car ici la hauteur de la falaise avoisine les 135 m !

Au sommet nous voici face à la Dover Patrol, monument qui rend hommage aux soldats britanniques et français tombés pour défendre le détroit du Pas de Calais pendant la 1ère guerre mondiale.

Inauguré en 1922 par le maréchal Foch, il fut détruit par les allemands pendant la 2nde guerre mondiale et rebâti à l’identique en 1962.
Belle vue sur le Gris-nez.

Sangatte avec au-dessus le lac rempli de boue liquide résultant du perçage du tunnel sous la manche. Sous ce lac se trouve la batterie Lindenmann, l’une des plus puissantes structures militaires édifiées par les allemands et dont les canons aux tubes de 20 m de long étaient capables d’envoyer des obus d’une tonne sur les villes côtières anglaises à 40 km de là !

Connue pour être la capitale de la côte d’Opale, Boulogne sur mer est aussi le 1er port de pêche de France. Sujette à convoitise de Jules César à Napoléon 1er, la ville haute entièrement fortifiée est construite à l’emplacement du camp romain et les soubassements des remparts sont bâtis sur ceux gallo-romains !
L’entrée dans la ville fortifiée se fait par l’une des 5 portes comme celle-ci !

La basilique Notre Dame de Boulogne date du XIXème et son clocher culmine à 101 m !

Vue des remparts qui ceinturant la vieille ville, sont accessibles sur la quasi-totalité.
En contrebas et pour la petite histoire s’est élevé ici le 15 juin 1785 le ballon de Pilatre de Rosier et Pierre Romain, qui tentant la 1ère traversée France Angleterre, s’écrase quelques minutes après son envol faisant d’eux, les deux 1ères victimes connues de la longue histoire de l’aviation.

Le beffroi qui date du XIIème, était à l’origine le donjon du 1er château connu.

La porte des degrés avec ses 3 entrées distinctes. Pourquoi faire ? pas de réponse, malheureusement !

Toujours ces imposantes portes !
La porte des dunes…

Et la porte neuve.

Nous concernant, Sacado est posé au Portel, petite commune limitrophe de Boulogne que nous découvrons en longeant la plage, considérée comme les plus belles de la côte d’Opale.

Ces digues brises lames sont appelées ici des perrés dont les 1ers furent bâtis au XIXème afin de lutter, déjà, contre l’érosion.

Sur la digue nord, 4 éoliennes en plein vent et face aux éléments !

Et derrière les nombreuses conserveries qui dégagent alentour une sacrée odeur de poissons.

Au détour d’une ballade la cohabitation tranquille des différentes espèces d’oiseaux !

Le lendemain nous voici à Calais qui sera notre incursion la plus au nord de notre voyage.
La ville, du fait de sa proximité avec l’Angleterre fut de tout temps une place militaire stratégique dont plusieurs édifices sont là pour en témoigner. Objet de nombreux sièges durant son histoire, Calais fut anglaise et même espagnole avant de redevenir définitivement française en 1597.
Reconnu pour être l’un des plus beaux hôtels de ville de France…

…sa construction d’un style régionaliste néo-flamand entre 1911 et 1924 avait pour objectif de faire la jonction entre la vieille ville et les bords de plage alors en plein essor touristique.
Le beffroi qui culmine à 75 m figure avec 55 autres répartis en France et en Belgique, sur la liste du patrimoine de l’UNESCO.

Appréciez le détail de la girouette de la flèche symbolisant un dragon…que nous retrouverons sur notre parcours un peu plus loin !

Faisant face à l’hôtel de ville une statue de Rodin représentant les bourgeois de Calais.
Encore un peu d’histoire !
Quant débute la guerre de 100 ans, les anglais assiègent Calais et après 10 mois de siège les calaisiens affamés se rendent. Victime d’un rituel de reddition imposé par le vainqueur le roi Edouard III en aout 1347, 6 notables durent se sacrifier pour rendre les clés de Calais, marquant ainsi le début de 211 années de présence anglaise dans la ville.

Nous dirigeant vers la plage, nous voici devant l’œuvre de Patrick Berthaud représentant De Gaulle et Winston Churchill regardant une France morcelée retrouvant petit à petit ses contours originaux.

Sur la place d’armes, cœur du Calais du moyen-âge, se trouve la tour du guet qui est probablement le plus ancien monument de la ville et qui daterait du XIIIème. Elle culmine à 38.55 m au-dessus du niveau des hautes mers…

…et à son pied la statue du couple Charles et Yvonne de Gaulle évoquant le mariage présidentiel célébré le 6 avril 1921 en l’hôtel de ville de Calais.

Et nous voici arrivés sur le front de mer face au dragon de Calais.
Création de François Delarozière, proche de la compagnie La Machine de Nantes (tiens, tiens !!!), cette construction en acier et en bois a la particularité d’avoir une mobilité inspirée des reptiles, car il bouge !

10 m de haut et 25 m de long, il est capable de se coucher, se lever et de courir jusqu’à 4 km/h !

Très expressif ses yeux, ses paupières, ses oreilles, sa bouche, sa langue et ses ailes sont aussi mobiles.

A la fois dragon de mer, de terre, de feu et d’air, il crache du feu, de la fumée et de l’eau !

Si vous souhaitez le voir en mouvement, une petite vidéo en cliquant ici !

La plage de Calais sera pour nous la dernière plage avant longtemps mais on pourra dire que depuis La Rochelle en décembre nous vous aurons fait profiter de quelques km de plage et de mer !

Et voilà le lendemain direction Saint Omer où dès notre arrivée et comme à l’accoutumé nous partons découvrir notre environnement et tombons face à cet étrange moulin à vent.

En effet, jusqu’à présent, la seule fonction que je connaissais du moulin était de moudre, or celui-ci en a une autre.
Construit en 1866, il participait à l’asséchement du marais, permettant de maintenir un niveau d’eau favorable à la culture des légumes…

Les engrenages en hêtre et en pommier permettaient de transformer le mouvement horizontal produit par les ailes du moulin dont les toiles étaient enduites de lin, en un mouvement vertical pour être de nouveau transformé au pied du moulin en un mouvement quasi horizontal actionnant une vis d’Archimède faite en sapin pour assurer le pompage. Traditionnellement construits sur les digues, ils rejetaient l’eau de l’autre coté dans les canaux.

Dans la ville nous voici devant le collège Saint Bertin à la construction picarde typique.

Plus loin la cathédrale Notre Dame. Sa construction s’est étalée sur 3 siècles du XIIème au XVIème et du coup…

…son architecture mêle 3 styles gothiques : le primitif, le rayonnant et la flamboyant.

A l’intérieur outre les grandes orgues dont la légende prétend que c’est en les écoutant que Leconte de Lisle aurait eu l’inspiration de la Marseillaise…

…nous voici devant l’horloge astronomique qui date de 1558.
3 mécanismes en action synchronisée la font fonctionner : le mécanisme de l’horloge qui indique l’heure, celui des sonneries effectuées par un Jacquemard, petit personnage qui sonne les heures et les demies-heures sur une cloche et les quarts sur une clochette et enfin le mécanisme de l’astrolabe.

Ce dernier, très sophistiqué actionne 5 rouages qui indiquent les mois, les signes du zodiaque, les azimuts ainsi que le zénith de Saint Omer et les 2 derniers font fonctionner en surimpression l’un le cycle du soleil et l’autre celui de la lune ! impressionnant non ?!

Le moulin à café aujourd’hui le théâtre et autrefois l’hôtel de ville.

Quelques km plus loin nous voici sur la commune Herfaut qui abrita pendant la 2nde guerre mondiale un énorme bunker appelé la coupole vu sa configuration. Bâti entre 1943 et 44 sur une ancienne carrière de craie au centre d’un immense réseau de tunnels, d’entrepôts et de casernes, il devait servir de point de lancement à « une cadence infernale » des célèbres V2, les 1ers missiles qui devaient atteindre les côtes anglaises.

Cependant, les intenses bombardements alliés eurent raison du complexe inachevé qui jamais n’enverra un seul de ses missiles dont voici un bout de la rampe de lancement. Initialement composé de 6 rails identiques donnant une rampe de 76 m à 6°, elle est orientée dans la direction de Londres qui devait être l’un de ses objectifs.

Charmantes maisons traditionnelles picardes.

Et voilà nous repartons et nous nous enfonçons encore plus à l’est direction Lille où nous allons retrouver famille et copains.
La vue depuis Sacado installé dans un camping pour le moins fermier…

Comme d’habitude petite balade autour de chez nous et nous voici devant ces étranges cultures. De quoi s’agit-il ?

Bien emmitouflés sous la paille nous cherchons encore..

Un indice nous est donné en regardant ce que picorent les poules. Jetez aussi un coup d’œil sur ces jolis paniers servant à ramasser…

Eh oui, vous aviez trouvé ! Nous sommes dans le pays de l’endive de terre…évidemment diront certains !! Ici un tas de vieilles racines qui font le régal des lapins du coin !

Avant d’aller nous promener dans la ville nous aurons pris le temps d’aller manger chez les copains et leur donner le lendemain un petit coup de main aux travaux dans leur maison puis chez les cousins. Nous prévoyons de manger dans Sacado quelques jours plus tard afin d’immortaliser comme d’habitude nos nouveaux venus dans notre camion…

En attendant nous allons découvrir Lille le dernier jour d’ouverture des lieux publics mais déjà on sent la ville tourner au ralenti…

 

Tour à tour flamande, bourguignonne, espagnole et enfin française, Lille regorge de trésors architecturaux comme par exemple ces façades bordant la grand ’place.

 

Incontestablement le plus beau monument de la ville, la vieille bourse fut construite entre 1652 et 1653.

Composée de 24 maisons identiques…

…qui entoure un cloître qui accueille aujourd’hui un petit marché de bouquinistes.

Plus loin la chambre de commerce et son beffroi bâti entre 1910 et 1924 en style néo-flamand.

La pluie ayant raison de nous, nous revenons le lendemain où nous voyons les effets d’un pré confinement. Plus personne dans les rues…

Admirez quand même ces superbes façades…

Les 1éres pierres du musée des beaux-arts furent posées vers 1795 mais il n’est réellement ouvert au public qu’en 1809. Il est aujourd’hui l’un des plus grands musées de France.

En premier plan la porte de Paris, construit à la fin du XVIIème, cet arc de triomphe fut élevé en l’honneur de Louis XIV…

…qui en 1667 conquis la ville pour la rattacher définitivement à la France.

Ici l’hôtel de ville bâti entre 1924 et 1932 avec son beffroi de 104 m classé lui aussi au patrimoine de l’UNESCO.

A chaque période son style…

A proximité de notre camping la ville de Bouvines dont l’unique fait d’armes fut d’être le siège le dimanche 27 juillet 1214 d’une bataille aux retentissements énormes. L’église, bâtie au XIXème comprend 12 vitraux racontant point par point les différents moments de cette bataille…

…qui mis en présence 20 000 hommes avec d’un côté le roi de France, Phillipe Auguste contre une coalition menée par l’empereur germanique Otton et Jean sans terre roi d’Angleterre. Les français vainqueurs forgeront le royaume et l’identité naissante d’appartenance à un pays.

Du coup les choses se précipitent et comme nous sentons le confinement arriver à grand pas, nous jugeons préférable d’annuler à contre cœur les repas dans Sacado et prenons la route le lundi pour arriver d’une seule traite à Dormans.
Notre 1ère impression face aux inondations encore d’actualité, n’envisage pas d’installation, possible à notre emplacement habituel…

N’est-ce pas !!!?

Nous prenons donc nos marques dans la partie supérieure du camping rarement inondée !

2 jours après notre arrivée le niveau de l’eau descend…

Cependant notre emplacement est encore trop… « mouillé » !

La piste cyclable se confond encore avec la Marne qui regagne peu à peu son lit

Mercredi jour 2 du confinement nous décidons, équipés bien sur de notre autorisation, de refaire connaissance avec les côteaux de vignes !

Actuellement il y a des travailleurs dans les champs coupant et liant les vignes et les enjambeurs qui ramassent les sarments coupés et posés dans les rangs…

Et les broie…

…détail !

Et voilà le travail !

Bien que la Marne regagne peu à peu son lit, les champs alentour restent bien imbibés !

Dernière photo et dernière sortie avant confinement total.

Nous restons désormais uniquement dans le camping où nous ne sommes évidemment pas à plaindre. L’ouverture n’est pour l’instant pas programmée donc nous allons voir ce que nous pouvons faire sur notre lieu de travail pour peut-être proposer quelques travaux.

Comme nous n’aurons pas forcément beaucoup de choses à vous faire partager nous sommes en train de réfléchir à vous présenter sur un article entier la fabrication du champagne de A à Z, on vous tiendra au courant.

Pour finir et pour tenir informé nos fidèles lecteurs, des nouvelles de ma maman, Pierrette. Elle a depuis 1 mois intégré l’EHPAD qui nous avait semblé être le plus agréable. Elle continue à récupérer et nous la sentons vraiment de mieux en mieux. Elle manifeste chaque jour sa joie et sa chance d’être prise en charge dans une structure qui lui convient vraiment. Cela nous conforte dans les choix difficiles que nous avons dû faire.

A bientôt donc et bon confinement !!

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