Carnet de route

Laissez-nous un commentaire !

La fin des vacances…


  • publié le 17 septembre 2013
  • Pays ou région :

 

1 mois depuis le dernier article !!!

Il faut dire que ce mois fut dense, riche en expériences avec un juste brusque retour de la « vraie » vie : celle faite de contraintes, de magouilles politiciennes et d’un malaise ambiant que nous percevons différemment quand nous voyageons !!!

Donc il y eu la fin du séjour en Haute Garonne…

Comme d’habitude, la cohabitation chez nos copains Geneviève et Gérôme fut festive, et comme en plus les « espagnols » étaient là, c’est rien de dire que la fête fut présente !!!

La fin de mes 15 jours de chantier correspondait pour Michel à son départ pour chez lui, aussi avait-il imaginé faire une petite crémaillère…même si pour la pendre il faudrait attendre encore un peu !!!

 

107_6099.jpg

Bref, une soirée sympa où Olga, la compagne d’Alain de Séville, nous a préparé LA paella « gasconne » au confit et à la graisse de canard… un vrai régal !!

107_6103.jpg

Et comme prévu, il nous a fallut partir. Lors du précédent article, nous avions envisagé aller vers Puycelsi, mais nous avons été appelé en Dordogne plus tôt que prévu, la cueillette devant commencer le 25 août, aussi sommes-nous partis droit sur le nord, direction Lanouaille, petite commune située dans le Périgord vert  à  quelques encablures de la Haute-Vienne.

Traversée du Lot…

107_6130.jpg

 

Nous arrivons dans un pays où la production de pommes est un des moteurs de l’agriculture locale. Des pommiers à perte de vue, de tous les côtés mais nous étions bien loin d’imaginer ce qui nous attendait.

Après un coup d’essai, nous sommes orientés vers le stade du village où nous sommes autorisés à rester le temps de la cueillette. Endroit calme et champêtre où nous prenons le temps de bien caler Sacado afin d’être le mieux possible. De l’autre côté du stade sont installés une quinzaine de jeunes, cueilleurs eux-aussi, mais dans une autre entreprise, avec leurs huit ou dix chiens !!

 

Nous rendons visite à l’entreprise la veille pour prendre des infos et apprenons qu’elle seule produit 4500 tonnes de pommes, essentiellement destinée à faire de la compote pour de gros consortiums agroalimentaires que je ne nommerai pas !!

 

2011-08-25-08.32.28.jpg

Le jeudi, nous sommes à 7 H 45 comme exigé, au siège de l’entreprise pour commencer la cueillette. Nous prenons rapidement conscience de ce qui nous attend. A ce moment-là, nous sommes environ 160 cueilleurs à attendre de signer notre contrat de travail. Mais c’est le bazar complet. Entre les sans-papiers, les sans papiers (qui sont venus sans leurs papiers parce que l’entreprise devait déjà les avoir mais les avait « égaré »), tout était OK pour nous et nous avons rapidement signé nos contrats, ainsi que les « règles d’hygiène à la cueillette », nous enjoignant, entre autre , à nous laver les mains après être allé aux toilettes…de quoi rire quand on nous dit, garçon ou fille, d’uriner dans les rangs, les 47 hectares ne nous permettant pas de retourner à l’unique WC, perte de temps oblige !

Nous avons effectivement commencé la cueillette vers 11 H. Sans aucune information basique (Comment cueillir les pommes, comment mettre son picking’, comment vider…), nous voici dans nos rangs avec comme objectif annoncé faire 7 pallox par jour à deux personnes. Les pallox, pour les non-initiés, sont ces caisses…

2011-08-25-08.31.58.jpg

… qui font environ 360 Kg plein, et qui sont réparties dans les allées. Nous sommes obligés d’interpeller un contrôleur (qui nous le verrons plus tard, contrôle…) afin d’avoir un minimum d’informations. La journée se passe néanmoins dans un gros bordel organisé !!

 

Le vendredi, nous cueillerons sous une pluie battante les 7 heures de boulot plus la pause. Les conditions d’accueil des saisonniers sont inhumaines. 1 seul WC pour 160 personnes, deux salles, trop petites, inondées, aux portes explosées et ne comprenant pas assez de chaises (1 pour 5 environ) pour la pause repas, tout commence à nous faire comprendre l’état d’esprit de l’entreprise à l’égard de son personnel. Le premier soir venu, un certain nombre est déjà renvoyé (cadence non tenue, non-respect des consignes et non respect de l’interdiction de vider son picking’ en le versant…par le haut)

 

En effet, nous disposons de picking bag. C’est un panier ventral accroché par des bretelles, muni d’une jupe à son fond, qui permet de cueillir avec les 2 mains ou de se tenir à l’échelle. A l’origine il permet grâce à sa jupe de vider par le bas en faisant glisser les pommes dans le pallox. Cependant, cette entreprise (la seule alentour) oblige ses cueilleurs à vider les pommes, délicatement ça va de soi,  par le haut (une à une à la main). C’est l’interdiction majeure et central de l’entreprise et ses contrôleurs s’assurent régulièrement que le scotch qui ferme définitivement le picking’ n’est pas déchiré. Pour aller plus vite certains cueilleurs essayent néanmoins le vidage rapide par le haut en versant…malheur à eux s’ils se font choper, la porte immédiatement…

 

Arrive le week-end.

Nous prenons nos vélos et partons à la visite du Périgord vert et plus précisément de son patrimoine industriel  (plus de 30 bornes de montées et de descentes !). Nous découvrons au fond d’une vallée, sur la rivière l’Auvézère la forge de Savignac-Lédrier.

Sur la photo la rivière est détournée vers l’arrière de la 1ère maison et part alimenter 3 canaux qui fourniront l’énergie suffisante pour actionner la forge et les énormes marteaux avec bien évidemment au-dessus des ouvriers, la demeure du maitre des forges !!!

107_6162.jpg

 

L’origine de la forge date de 1521 ! La forme des bâtiments actuels est identique qu’à la fin du XIXème et elle n’a définitivement cessé de fonctionner qu’en 1975 ! Le haut fourneau est le dernier témoignage d’une forge au charbon de bois.

107_6154.jpg

 

Il ne nous a pas été possible d’en visiter l’intérieur  mais seulement d’en faire le tour.

107_6142.jpg

 

Puis le lundi est revenu !! Il faisait soleil et nous avons rejoint notre allée de pommes. Nous prenons de plus près la mesure des exigences intenables de l’entreprise. Ce jour-là est pour nous décisif car c’est le dernier jour de la période d’essai, de trois jours ! A priori nous remplissons les conditions car sommes gardés. Une vingtaine se retrouve à la porte le soir même.

A partir du mardi s’entame ce qui va être notre quotidien de labeur à savoir cueillette, remplissage de pallox, ordre et contrordre, déplacement avec son échelle d’une partie de l’exploitation à une autre, tchatche avec nos voisins d’allées, rendement et qualité. En effet, le contrôleur vérifie aussi le pourcentage de pommes abimées (pincée, trace de doigts, d’ongles, de branches…toutes appelées « mâchures ») et nous ne devons pas dépasser 20% car sinon …  Le soir arrive… et nous rentrons dans notre home sweet home.

Depuis quelques jours nous avons plusieurs voisins de  notre côté du stade ; dont Thomas, plus proche de nos aspirations et avec lequel nous partageons l’après boulot en discourant pas mal sur les méthodes d’organisation, de management et d’objectifs de l’entreprise. C’est un bon moment !!!

 

Et le ciel peut prêter à réflexions diverses et variées…

 

107_6165.jpg

Actuellement nous sommes dans l’idée de rester jusqu’à la fin du mois de septembre… si tout va bien.

Voici en vrac quelques motifs d’indignation, nous les étofferons lors de la suite du récit de nos aventures de cueilleurs dans notre prochain article (« stand up for your right » nous souffle Marley dans les oreilles !!)… nous savons déjà que nous avons hâte de reprendre la route.

 

Avant d’en avoir complétement terminé (clin d’oeil à Dany), des nouvelles du Spritz ! Il semble ne plus grandir mais faut dire que c’est une belle bête !! Adorable et sociable, il se mêle aux chiens des voisins et s’en donne à coeur joie. Quand nous partons travailler, il garde Sacado, il reste attaché au camion et dès notre retour recouvre sa liberté  et profite des ballades et jeux entre chiens…

107 6136

 

A bientôt des nouvelles…

Laisser un commentaire