Carnet de route

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LE BIVOUAC !!!


  • publié le 19 septembre 2013
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Alors lui, on l’attendait avec impatience ! Nous devions attendre comme convenu le retour d’Hassan et chaque touriste que nous voyions revenir était enthousiaste, nous donnant encore plus envie de  nous y rendre.

Et le 22 janvier Hassan nous propose de rejoindre le bivouac en compagnie d’un couple de français. Nous irons d’émerveillement en surprise !

A 9 h 30 nous sommes dans le 4X4 pour 2 heures de piste à travers tous les déserts. Il est étonnant de voir combien cette partie du désert est empruntée car les pistes se croisent, s’entrecroisent pour ne devenir qu’une sur des passages trop ensablés et s’éparpiller derrière l’obstacle. Lors de notre première halte nous découvrons en plein désert des immensités de plaines de roquette dont les dromadaires sont friands. Goûteuse et piquante, elle nous rappelle bien la bonne roquette italienne !

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Nous ferons une première halte rapide au bivouac pour déposer nos affaires et remplir le 4X4 de bidons d’eau vides.

Le temps de prendre un thé, quand même !

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Nous reprenons la piste en direction du puits, distant d’environ 4 km…

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Où nous croiserons d’autres nomades venus eux aussi faire le plein d’eau…

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…et en profiter pour faire leur lessive.

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Ce puits est le seul aux environs à contenir de l’eau douce. Nous remplissons grosso modo 200 L qui serviront au bivouac aux sanitaires des touristes essentiellement (douches et WC) et pour la cuisine.

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Nous n’oublierons pas de remplir la grosse gamelle posée par terre pour les animaux de passage !

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Nous reprenons la route en direction de la dune de Chegaga, la plus grosse du Maroc. La piste passe par un camp de nomades (faisant partie de la famille de Moubarak, notre chauffeur) et la 1ère chose visible est l’un de leur moyen de subsistance : la fabrication de charbon de bois. Que de kilomètres à parcourir pour le glaner (acacias, tamaris…) ! Ils sont surtout éleveurs de dromadaires et de chèvres, mais les troupeaux n’étaient pas là.

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Puis le camp à proprement parlé où bien évidemment nous sommes cordialement invités à prendre le thé !

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Ils ne verront aucun inconvénient à ce que nous les photographions et n’en demanderont aucune contrepartie ! Il nous semble que le campement (que l’on devine véritablement nomade même s’il ne s’agit plus de grand nomadisme, ceux-là nomadisent à 40 km de M’Hamid) est composé de tentes à dormir…

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…d’une grande tente à vivre (bien que leur vie soit essentiellement à l’extérieur)

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D’une ou plusieurs tentes fourre-tout (stockage de matériel, de bidons d’eau ou simplement un toit pour la bergerie)

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Et alliant tradition et modernité, le petit panneau solaire qui sert uniquement à recharger le portable qui semble détrôner le célébrissime téléphone arabe !!!

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Deux coins à cuire, le premier protégé du vent, il sert à cuire les aliments et à chauffer l’eau… du thé…

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…et l’autre seulement le pain et surtout un mode de cuisson propre. Four en terre, quand  les braises sont à température, une plaque en fer y est introduite sur laquelle sont posés de petits cailloux ronds à force d’avoir été chauffés et sur lesquels la pâte sera posée afin qu’elle ne brûle pas et cela fait un super pain !!!

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Après cette incroyable plongée temporelle, nous repartons.

Un autre endroit, l’oasis sacrée. Surgit d’on ne sait où une petite source si abondante que la végétation s’y est développée, têtards compris !

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Une dernière vue avec au fond le mont Tajine, éloquent non ?

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Plus loin une autre oasis…

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Que dire ?

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Enfin la dune… vertigineuse…vraiment impressionnante et surtout si près et si loin…

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Juste une demi heure de marche pour arriver à la bonne dune…et encore 300 mètres de dénivelé à gravir… bref on ne l’a pas fait…pas assez de temps !

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Une vue quand même du sommet de l’une des dunes.

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Y’avait du vent !!!!!

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Et voilà le bivouac où nous resterons quelques jours !!! Le bonheur !

La partie bivouac est composée de la tente de réception, type berbère et réparties de part et d’autre des tentes (Hassan a souhaité conserver l’esprit nomade et tout se démonte quand cela n’est plus utilisé). Au fond la partie fixe (où tout est stocké lors du démontage). En cette  période, elle sert de cuisine et de pièce à dormir, manger parler chanter….

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Et partout des tapis…

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Notre tente et malgré le soleil nous n’avons pas souffert de la chaleur…

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Seul le 1er soir parce qu’accompagnés de touristes, nous mangerons dans cette tente, les jours suivants nous partagerons le plat collectif avec Omar et tous ceux de passage, dans la cuisine !

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Cà c’est le bras du copain Brahim avec au fond la dune où nous irons voir le coucher de soleil.

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Et comme la prestation touriste prévoit aussi la musique, Omar (à gauche) et Brahim (au centre), après avoir assuré l’accueil et le repas dans des conditions incroyables se transforment la nuit en musiciens, conteurs d’histoires ou blagueurs.

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Restés seuls le lendemain après le départ des touristes, nous montons au sommet de la grande dune et nous apercevons dans l’un de ses creux une plante verte…

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A cette étape la fleur ne laisse pas présager de son fruit. En effet, la plante deviendra un arbre qui produira des fruits semblables à des pommes amères, rayées vert et blanc, baptisé le pommier des ânes, ils en sont friands !

Une autre vue à partir du campement. Le bleu semble surnaturel… tout le temps !

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Après une nuit encore pleine de silence, nous arrivons au petit déjeuner dans la cuisine où Omar est déjà en train de faire du pain.

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Que nous mangerons tout chaud au soleil !!!

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Et pourquoi ne pas utiliser les pommes laissées par les touristes pour s’essayer au four à pain marocain sur une tarte aux pommes…

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Dans la soirée le bivouac se remplit non pas de touristes mais de locaux venus rendre visite et  nous accueillir dans le désert. Avec en plus le charme des drom, comme on dit ici. Nous apprendrons d’ailleurs qu’on ne demande jamais à quelqu’un combien il a de drom. C’est offensant parce que c’est de l’or sur 4 pattes et quand on connaît son prix, savoir combien on en a, c’est dire combien on est riche. CQFD.

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La soirée fut si surprenante que nous en avons oublié de prendre des photos mais quand même autour du feu de camp ces discussions savantes autour des étoiles et de la lune racontées par des nomades est forcément inoubliable !

Tahar, que nous avions déjà rencontré, lui aussi propriétaire d’un bivouac, encore plus avancé dans le désert et sur les rives du Draa, nous convie à aller y passer une nuit. Smaïn son frère et Naji nous serviront de guides. Comme convenu le lendemain nous partons de bonne heure,  pour  parcourir les 13 km qui nous séparent de chez lui. Nous, croisons des animaux devenus familiers…

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Et arriverons 3 heures plus tard…

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…à Erg Smar. Propriété de Tahar, il a la chance d’avoir un puits d’eau potable et un puits d’eau salée. Il a décidé de construire à côté de ce logement rudimentaire qu’il fait restaurer, des douches et des sanitaires pour les touristes. Il a été enthousiaste de nos toilettes sèches !

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Propriétaire aussi d’un nombre certain de drom (mais chut !)

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Il est avant tout un pionnier qui installe dans le désert une ferme à dimension qu’il souhaite solidaire, une entreprise qu’il espère écologique à maxima… de belles idées…

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…que, après la corvée de bois faite à la tombée de la nuit…

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… nous continuerons de partager au coin du feu avec un tajine fait sur place avec talent !

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Après une nuit moins reposante, plus courte, moins confortable et plus bruyante car au milieu des animaux qui se réveillent tous au lever du soleil, nous déjeunerons frugalement du p’tit déj’ berbère à savoir thé (ou café), huile d’olive et pain.

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Et après un au revoir perché…

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…nous repartons dans l’autre sens. Il fait déjà plus chaud quand on part et il est plus tard…

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…où après 3 heures éprouvantes, nous arrivons enfin…

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Nous sommes contents de nous reposer quelques heures avant de repartir du bivouac de Bogarn. Nous sommes conscients de la chance d’avoir ainsi partagé 5 jours la vie simple et authentique des nomades.

Quelques jours plus tard nous retrouverons Corentin rencontré au bivouac, pour une soirée sympa dans Sacado. Pour l’anecdote, il est le fils de l’accordéoniste d’Yves Jamait de qui nous avons écouté, ça va de soi, l’album dans l’enfilade !

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Dans le quotidien nous approfondissons notre connaissance de M’Hamid. Notre stock de denrées européennes est désormais terminé, tout ce que nous mangeons provient d’ici ou de Zagora. Il ne faut donc pas louper le « grand souk » du lundi. Le matin il est situé à l’entrée de la ville, la plupart des produits sont très frais mais nous n’arrivons pas encore à acheter le poisson qui a triste mine…

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Et c’est à chacun de choisir ses produits et ça prendra le temps que ça prendra… c’est tout ! Et ça fait aussi toute la différence avec les gens pressés présents même ici à M’Hamid, c’est fou !

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Le lundi soir, une partie (celle non alimentaire), descend rejoindre en ville le souk des femmes. Plus ou moins grand tout ce qui concerne l’usage domestique est présent : des tapis au shampoing en passant par l’horloger sur son tabouret, des tissus, combinaisons, marteau ou portes en bois. Et c’est assez impressionnant de voir le cortège de femmes berbères des villages avoisinants s’y rendre. Le centre ville à la nuit grouillera…

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Quand toutes les conditions sont remplies, nous continuons aussi nos équipées VTT. Nous prenons toujours autant de plaisir à jouer à nous perdre (quoique de moins en moins) sur les différentes pistes que nous prenons…

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Et surtout ! Et surtout ! Depuis notre arrivée nous avons vu le chantier chaque jour avancer (des tronçons de canaux  sablonneux étaient les jours derniers en train de se faire habiller de béton) jusqu’au jour où l’eau est densément arrivée dans la palmeraie…

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Des canaux partout qui prennent vie, la végétation qui se réveille brusquement, et surtout le travail qui s’intensifie avec des gens partout…

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Avec bien sur de l’irrigation une connaissance parfaite !

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Le contraste des couleurs est assez saisissant : celle du ciel toujours, celle du sable encore présente partout et pourtant du vert, vert, qui se densifie chaque jour !

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Sacado est rapidement devenu pour certain le lieu pour souffler et comme il n’y a semble t-il pas assez de boulot, des tensions surviennent et nous sommes là pour les écouter, dont Brahim qui vient aussi partager sa bonne humeur !

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Alors là… cette photo… on voulait vraiment pouvoir la faire pour vous faire partager l’alimentation générale dans laquelle nous avons nos habitudes. Prenez le temps d’essayer de dénombrer le nombre d’articles visibles (et qui sont peut-être la moitié du stock réel mais quand même !!!!)

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Un jour de retour de balade, des bruits au village nous interpellent, c’est la rencontre dominicale de foot !

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Par contre, sitôt le match terminé, le centre ville se vide.

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Nous rencontrons au camping une amie de toujours d’Hassan, Nanne, septuagénaire alerte et suisse, elle a découvert M’Hamid en 1970 avant la naissance d’Hassan. Elle nous a fait rêver en nous racontant qu’à cette époque, on se baignait très facilement entre hommes et femmes (qui n’étaient pas encore enturbannées mais libres selon elle) et qu’il y avait parfois des poissons de mer qui se pêchaient ici. C’était évidemment aussi plus traditionnel et M’Hamid voyait seulement quelques nomades se sédentariser. Une autre époque !

Grâce à elle et sa connaissance des gens d’ici, nous avons visité l’association créée par Rayatte, une « garderie / école » dont les nombreuses intervenantes bénévoles éveillent les enfants à l’arabe de façon ludique. Quelles énergies dans un coin ou une ramette de papier coûte 50 dirhams et un pain 2 dirhams !

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Encore une balade dans une palmeraie de plus en plus verdoyante…

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Comme de juste, après avoir profiter de son bivouac, nous avons convié Tahar à diner. Il n’en croira pas ses yeux quand nous lui servirons du magret (dont il nous disait à Erg Smar que c’était de France ce qu’il regrettait le plus !)

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Et comme toujours si le besoin s’en fait sentir, un coup de main. C’était une sage décision que de seconder l’antique chauffe-eau à bois par un ballon solaire !

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Voilà, ici se termine, ou presque notre aventure à M’Hamid. Les roues commencent à vouloir manger du bitume ! Et nous aussi ! Tant de gens venant d’ailleurs nous rappelant au besoin que le Maroc est beau. Comme il faut aussi penser à la France et au boulot, nous allons prochainement bouger. Evidemment nous serons moins connectés et réactifs…quoi que !

Pour le plaisir des yeux une dernière vue de la palmeraie

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Pour ceux intéressés, voici le lien qui vous permettra si vous le souhaitez, de voir en vidéo l’intégralité du bivouac. Il s’agit vraiment de mon premier film, montage, son et le toutim. Je souhaite qu’il vous plaise :

Bislama !

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