Après Rome notre parcours s’est intensément densifié, l’article le sera aussi !

Nous avions l’objectif de remonter assez vite sans pour autant négliger quelques sites que nous n’avions pas encore vus et qui méritaient le détour. Notre 1^ère halte au cœur de la Toscane nous fit découvrir les nécropoles étrusques de Cerveteri près de Tarquinia.

Les étrusques avant d’être assimilés aux romains au 1^er siècle av J.C  furent un peuple riche et civilisé dont les romains s’inspirèrent sur de nombreux thèmes de la vie quotidienne en passant par la médecine et une partie de leurs dieux qu’ils assimilèrent. Principalement fixés en Toscane, la civilisation étrusque dura du 10^ème siècle, jusqu’à la loi Lulia qui en fit des citoyens romains en -90.

Jusqu’au 8^ème siècle, la tradition funéraire était l’incinération avec un petit vase biconique qui contenait les restes du défunt mais dès le 7^ème siècle avec l’apogée de la civilisation furent bâtis des tumulus dont la grandeur exprimait la puissance du vivant…

…et dont l’intérieur était plus ou moins richement décoré. Chaque « trou » pouvait contenir un ou plusieurs sarcophages.

Certains aux tailles gigantesques pouvaient abriter plusieurs ramifications de la même famille, riche bien évidemment !!

Au 5^ème  siècle, une crise sociale touche l’Etrurie ce qui modifie la structure même des nécropoles avec l’arrivée d’une classe moyenne. Des tombes carrées et des rues font leur apparition donnant l’impression que la nécropole n’est que le prolongement de la ville.

De même les sarcophages en pierre font progressivement place aux sarcophages en terre cuite plus anthropomorphiques.

Nous étions encore à visiter le musée que pétards et fanfares résonnaient à l’extérieur car partout en Italie le carnaval est fêté chacun à sa mesure bien évidemment et sans chauvinisme, aucun de voir Obélix au pays des romains nous a fait sourire !!!

Nous n’envisagions pas de passer en Toscane sans  nous arrêter une nouvelle fois à Saturnia dont nous vous avions déjà parlé l’année dernière.

 

Une source à 32°, du courant, des cascades…que du bonheur !!!

Après cette pause nous sommes allés visiter Sienne. Bâtie comme Rome sur 7 collines, elle connut un véritable âge d’or entre 1260 et 1348 où la ville pouvait rivaliser avec Florence. Le 1^er bâtiment que nous croisons est la Loggia della Mercanzia. Construit en 1421, elle permettait aux marchands et aux changeurs de monnaie de se retrouver pour leurs affaires.

 

Plus en avant nous nous retrouvons devant le palazzo pubblico avec sa tour médiévale de 102 m adossée à l’hôtel de ville de type gothique achevé en 1342…

 

…et qui donne sur la piazza del campo. Située à l’emplacement du forum antique, l’une des plus gracieuses places d’Italie prit la forme d’un coquillage en 1293 quand les neuf du conseil qui présidait aux destinées de la ville, décidèrent de lui donner une place à sa dimension.

En souvenir de ce conseil, la place est séparée de 8 bandes en briques claires formant ainsi 9 quartiers pour se rappeler de ces 9 sages.

Toujours sur cette place la fontaine Gaia, dont le bassin en marbre est surplombé de sculptures réalisées entre 1409 et 1419. L’eau qui l’alimente provient de collines situées à 25 km de Sienne et c’est le même aqueduc qui l’amène depuis le 15^ème siècle.

Plus loin encore le Duomo en marbre noir et blanc construit entre 1136 et 1382 et qui devait être la plus grande église de la chrétienté mais la peste stoppa ce projet. Il semblerait que l’intérieur est de toute beauté mais la cathédrale était fermée quand nous sommes arrivés…tant pis !!

 

Après avoir fait le tour du centre nous nous sommes un peu écartés afin de voir la ville autrement…

 

…et ainsi découvrir aussi ces petites ruelles typiques.

Reprenant la route vers le nord-ouest, nous croisons le village médiéval de Monterigginoni. Fondé en 1203, il avait comme principal fonction de protéger Sienne de sa rivale florentine. Bâti sur une colline, ses murailles sont dominées de 14 tours encore en bon état. Le village lui-même ne présente que peu d’intérêt et semble quelque peu assoupi !!!

 

Arrivés en limite de la Toscane nous tenions à visiter Carrare qui d’entrée nous accueille avec cette superbe sculpture en marbre.

En effet cette ville produit un marbre blanc de grande qualité qui en a fait sa renommée de par le monde. Prés de 300 carrières cohabitent autour de cette ville qui exploitent le marbre sans discontinuité depuis l’antiquité et s’enorgueillit d’être le seul site industriel du monde qui n’a connu aucune interruption.

Nous décidons donc d’aller au plus haut sur cette montagne avec Sacado afin d’approcher au plus près ces carrières. Arrivés tard dans l’après-midi, nous ne partons les visiter que le lendemain matin. Des artistes marbriers situés à côté du parking où nous stationnons Sacado nous disent qu’avec un peu d’aplomb nous pourrons peut-être visiter une carrière aussi nous décidons de tenter le coup et nous commençons à monter (voyez-vous Sacado sur son parking ??)

Après un 1^er refus pour raison  de sécurité, nous continuons à gravir la montagne et la chance nous sourit puisqu’un exploitant nous autorise à visiter en sa compagnie sa carrière…

…debout sur la plateforme son engin, à 3 mètres du sol, à côté de la cabine, il prit le temps de nous  expliquer le fonctionnement de sa carrière, nous avons pu profiter d’une visite des plus intéressantes !!!

Cette carrière, uniquement à ciel ouvert (certaines étant creusées dans la montagne mais inaccessibles pour nous), nous sommes néanmoins descendus au plus bas et approcher le travail des ouvriers au plus près.

Dans un 1^er temps d’énormes blocs sont coupées dans le massif. Après un 1^er sciage horizontal à l’aide d’une machine équipée d’une énorme lame ressemblant à celle des tronçonneuses, la scie suivante coupe verticalement les morceaux de marbres. Pour ce faire elle est équipée d’un filin diamanté et constamment aspergée d’eau permettant de faire des tranches nettes dans la matière.

Quand il s’agit de couper ensuite en plus petits blocs une autre scie prend la suite.

Ici chacun des blocs est plus lourd que Sacado (environ 15 tonnes) !!!

Une fois les blocs coupés ils sont acheminés par l’énorme tracto (qui peut déplacer des blocs de 45 tonnes !!) sur des camions qui les descendent en ville pour être ensuite retravaillées.

Cette machine permet de faire des sculptures en 3D car pilotée par ordinateur…

…et dont voici une œuvre.

Après cette visite ô combien exaltante il nous fallait repartir. Nous avions remarqué à notre arrivée que le parking présentait une montée un peu raide mais comme nous étions parvenus à y entrer, nous pensions que le départ se ferait facilement. Que nenni ! Parti en marche arrière pour éviter que le hayon nous bloque, ce fut quand même le cas et nous nous sommes retrouvés coincés, bloquant en même temps l’une des 2 routes permettant aux camions de redescendre en ville.

En 5 minutes plusieurs bahuts faisaient la queue derrière Sacado dont les roues motrices ne touchaient plus le sol. Fort heureusement tout le monde malgré « gli due franscese couillones » ont pris la chose du bon côté et en 4-4-2 un énorme engin a soulevé et poussé Sacado pour nous permettre de dégager la voie !! Encore un grand moment !!!

Après la Toscane, direction la Ligurie et les Cinque Terre. Situées à équidistance entre Livourne et Gênes, ce site est classé au patrimoine mondial de l’UNESCO. Après une tentative infructueuse en camion, nous décidons de parquer Sacado dans la ville de  la Spezia et de nous y rendre par les transports en commun…et bien nous en a pris !!!

La 1^ère destination fut Porto Venere. Fermant la baie de la Spezia, ce village connu dès l’antiquité fut un  port militaire très actif d’abord, puis à partir du 17^ème ,  commercial. Aujourd’hui, la commune est elle aussi inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO.

Au bout du village, sur un éperon rocheux, l’église de San Pietro restaurée en 1929.

Une vue de San Pietro…

Le lendemain, nous partons en train visiter les Cinque Terre. Terre désignait au moyen-âge un bourg. Nous irons donc nous promener par les maquis après être descendu au 1^er  village pour aller à la rencontre de ces 5 bourgs.

Tout n’est ici que beauté, le 1^er village où nous nous arrêtons est Riomaggore. Les maisons forment une mosaïque multicolore et descendent vers la mer accrochées à la roche et serrées les unes contre les autres.

 

Pour rejoindre à pied Manarola, nous empruntons la via delle amore, chemin creusé dans la falaise et dont la légende dit que des amoureux la bâtirent pour pouvoir rejoindre leur douce sans être surpris par leurs parents !!! Son entrée est symbolisée par ces 2 cœurs sertis de cadenas.

 

Passé Manarola qui ressemble en tout point à Riomaggore, nous décidons de quitter les sentiers battus pour rejoindre le village de Corniglia, le seul des 5 bourgs à ne pas être adossé à la mer mais accroché sur une colline. Nous parcourons des km de chemins empierrés, d’escaliers…

…découvrant au détour d’un sentier des vues magnifiques.

La principale ressource des Cinque Terre  est la viticulture. Accroché à la montagne, des vignes en palier, sur des terrasses maintenues par 7000 km de mur en pierres sèches qui produisent essentiellement un vin blanc sec ainsi que le Sciachetrà…dont nous parlerons plus tard…

Nous voila à Corniglia dont on voit bien grâce à notre arrivé en surplomb l’implantation sur un piton bien au dessus de la mer.

 

Un petit tour dans les ruelles avant de partir, toujours à pied vers le prochain village.

Avant d’aller plus loin une petite parenthèse s’impose. Le 25 octobre 2011, après 2 jours de fortes pluies, de la boue et des cailloux ont dévalé dans Vernazza et le 26 au matin plus de 2 mètres de boue envahissait le village. Le copain Hervé avec sa famille était à Monterosso qui a beaucoup moins souffert et nous avait informés du désastre occasionné. Force fut de constater que 4 mois plus tard les stigmates de la catastrophe sont encore visibles et nous avons compris pourquoi les offices du tourisme déconseillaient de s’arrêter dans ce village encore meurtri.

Arrivés une nouvelle fois par les hauteurs nous ne nous rendions pas compte de l’ampleur des dégâts…

C’était bien évidemment autre chose une fois dans le village. Pas un commerce n’a encore rouvert à l’exception de la pharmacie et vraiment la détresse des gens était encore visible.

Le dernier des 5 bourgs, Monterosso que nous avons rejoint en train est nettement moins abimé que Vernazza. Cependant, la rue qui a vu le passage du torrent de boue ressemble à celles de Vernazza. Seul le géant face à la mer semble imperturbable…

Nous avons quand même profité de notre présence à Monterosso pour découvrir le fameux Sciachetrà. Vin de paille rare et précieux, ce divin breuvage s’obtient après sélection  des raisins qui sont séchés dans des greniers aérés, à l’abri de l’humidité et de la lumière. Gouteux et doux, il se négocie à 33 € les 37, 5 cl ! Un peu cher pour notre bourse nous avons néanmoins consenti à en prendre un verre : 7  € les 2cl !!! Et nous ne l’avons pas regretté !!!

Après ce périple des plus agréables nous avons repris la route pour nous rapprocher encore de la France. Encore une halte à Albanga petit village de bord de mer dans lequel nous avons passé notre dernière nuit italienne.

…car nous avions vraiment envie de nous dépêcher à rejoindre au plus vite notre rendez-vous de Sainte-Enimie qui pouvait décider de notre avenir proche et plus encore…

On vous tiendra donc au courant… bien évidemment le prochain article sera plus rapproché pour vous en informé !!!

A plus donc !!!