Carnet de route

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Ont-ils tenu ????


  • publié le 18 septembre 2013
  • Pays ou région :

Telle était la question lorsque nous vous avons quitté il y a trois semaines !! Honnêtement ce fut très difficile. Du lundi au jeudi pour moi, les courbatures ont été très douloureuses. Descendre les escaliers du camion en marche arrière et surtout ne plus pouvoir se baisser dans les rangs sans souffrir. Bref il fallut attendre le vendredi pour que cela devienne enfin plaisant. De plus nous avons vraiment eu de la chance. En effet le premier château dans lequel nous avons travaillé était un grand cru classé dans le Saint-Emilion comme dans le Pomerol, aussi, le raisin était d’une qualité irréprochable et les vignes bien entretenues.

Le château où nous avons pu tanker Sacado pour la durée des vendanges, ne vendangeait qu’a la machine. Ils ont commencé le dimanche aussi avons-nous pu les suivre.

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… les vendangeuses font plusieurs choses à la fois (enlevant toujours plus de travail aux humains).

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… A cheval sur le rang de raisin elle secoue et frotte les pieds grâce à de grosses brosses en plastique, qui ne laissent sur le cep que la grappe…

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Elle dispose de part et d’autres de grands réservoirs et au fur et à mesure les grains sont triés pour être stockés en haut de chaque côté. Avec de puissants vérins la benne bascule dans une remorque spécialement adaptée au raisin. Arrivée devant la table de tri, elle évacue le raisin par son fond, une vis sans fin permet de vider toute la remorque de tous les grains.

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A chaque étape le raisin est de plus en plus trié…

La table de tri, est elle-même composée d’une autre vis sans fin qui amène les grains, de plus en plus triés à la fin de la chaîne…

Dessous un 1er jus est récupéré. Propriété de l’Etat, il servira à fabriquer l’alcool qu’on trouve dans les pharmacies !

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A la fin du tri, le jus avec les grains sont évacués par le tuyau de gauche et stockés dans une cuve pour plusieurs jours où il faudra gérer au mieux la fermentation du vin. La poubelle en face reçoit tous les résidus indésirables et celle de droite contient des copeaux de bois venant d’Alsace et qui donneront à ce vin un tanin à nul autre pareil et qui seront introduits avec minutie par le maître de chais.

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Ce fut une toute autre histoire au château Fonplégade où nous avons travaillé. Nous y avons vendangé à la main pendant presque 10 jours les 17 hectares que possède la propriété appartenant à un riche américain.

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Dans cette région comme dans le Pomerol, les grappes sont presqu’au sol.

C’est en discutant avec nos voisines de rang et notre responsable que j’ai pris conscience du long travail à fournir pour faire du vin.

Dès la fin de l’hiver et quasiment non stop jusqu’à la fin des vendanges, des gens travaillent dessus, les coupes et le tirage de bois (expression pour dire d’enlever tous les rameaux coupés par les tailleurs qui eux ne font que tailler !!), les vendanges vertes qui éliminent toutes les grappes indésirables (la qualité plus que la quantité prévaut ici !), l’effeuillage pour aérer la vigne et le rognage pour lui éviter de trop grandir. Bref la vendange est donc l’avant dernière manipulation avant le vin ! CQFD

Nous voilà donc presque à quatre pattes à arpenter les rangs, avançant travée par travée…

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…A se relever pour vider son seau dans les cagettes du porteur.

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Compagnon indispensable du coupeur, le porteur est assigné à 2 rangs et interminablement et souvent lourdement, il ramène au tracteur, plus ou moins près d’ailleurs, les cagettes pleines de belles grappes.

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Quand la remorque est pleine, le tracteur va vider, immédiatement remplacé par un autre véhicule plein de cagettes vides et rincées. Et nous, nous continuons à remplir nos seaux. Nous nous sommes amusés à faire le calcul suivant. Dans les plus belles parcelles une remorque transporte environ l’équivalent de 2000 bouteilles de Saint Emilion à chacun de ses voyages et nous en faisions en moyenne 5 à 6 par jour !!! A 35 € la bouteille premier prix…

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A midi, et il a fait toujours suffisamment beau pour le faire, nous prenions la pause repas sur place dans une ambiance sympa, chacun ayant apporté son casse croute. Petit à petit chacun de nous s’est un peu révélé aux autres, plein de petites histoires et encore une fois de belles rencontres !!!

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Et le soir quand le travail est terminé RDV autour du bassin pour le nettoyage des outils.

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Le dernier jour avec cette équipe se fait chez le même propriétaire mais cette fois dans le Pomerol où la dernière parcelle que nous cueillons est faite de façon chirurgicale. Nous passons au crible chacune des grappes qui nous glissent entre les mains et profitant de la présence de l’œnologue pour ce travail précis, Patou lui demande la possibilité de visiter les chais.

Il accepte et sitôt le travail fini il nous mène faire le tour. Nous n’avons pu faire de photos mais quand même… Il commence par les chais où est entreposée la vendange 2011.

Des barriques neuves partout surmontées de magnifiques candélabres dans une atmosphère tempérée et à l’aide d’une pipette, il nous fait sous les yeux l’assemblage choisi pour ce millésime. 30% de ce cépage, 35 % d’un autre et le reste d’un 3ème. Il nous détaille les émotions gustatives et pour nous permettre de comparer nous fait goûter l’un des 3 vins tout seul et là la magie s’opère…    On admire le talent !!!

Ensuite il nous emmène voir la table de tri entourée d’une petite dizaine de personnes, dans un bruit impressionnant. Ici, sont triées jusqu’au dernier grain toutes les grappes que nous avons ramassées. Il nous montre le fonctionnement des gigantesques cuves équipées en leur cœur d’un serpentin qui permet la circulation d’eau chaude ou froide. Car pendant environ trois semaines la fermentation se gèrera par ce biais en chauffant ou en refroidissant en fonction des besoins.

A ce stade le mélange contient encore les grains et le jus, nommé le bourru que nous avons eu la chance de gouter. Il possède déjà sa personnalité, nous avons pu le vérifié…une vraie gourmandise fruitée ! Quand il sera stabilisé, il sera filtré et s’en ira vieillir d’abord en cuve, puis en barrique pour lui donner le tanin afin d’être parfait pour la mise sur le marché en mai 2014 !

On en a encore le goût à la bouche !!!

Au terme de ce magnifique château, nous avons ensuite été baladés pendant trois jours sur plusieurs équipes pour ramasser du raisin de plus en plus pourri dans des vignes de moins en moins bien entretenues. Dont une journée mémorable sous une pluie continue dans des parcelles boueuses et au dévers conséquent. Lorsque nous arrivions en haut des rangs, nos bottes et notre seau s’étaient alourdis de presque 2 kilos chacun. Un vrai calvaire, mais des cuisses en béton !!

Nos 2 Miss vendanges 2012

Charlotte et Sarah

 

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Au bout de quinze jours pleins, n’ayant plus de certitudes de travail pour les jours à venir, nous reprenons la route vers le Gers afin de régler notre paperasse et nos préparatifs pour le Maroc.

 

Mais voilà, en attendant le démarrage des vendanges, un peu longues à venir, nous avions postulé pour un poste de gestion du camping municipal de Gourette, station des Pyrénéens pour la période du 15 novembre au 15 avril 2013… et surprise nous sommes convoqués la semaine prochaine pour un entretien !

 

Alors le sable marocain ou la neige pyrénéenne … ???

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