Carnet de route

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D’Amtoudi à Boudnib


  • publié le 18 janvier 2023
  • Pays ou région :

2023 est désormais bien installé mais il est encore temps de vous souhaiter à vous chers lecteurs, une bonne année !

Ce premier article de l’année va vous faire faire une traversée d’Est en Ouest du sud marocain de quelques 850 kms.  C’est pourquoi, afin que vous ne ratiez rien de ces paysages sans cesse différents que nous allons traverser, vous verrez de nombreuses photos.

Nous quittons donc Amtoudi puis rejoignons la RN 12, la route la plus orientale du pays où bien des fois et comme l’annonce la photo à la une, divers animaux croiseront notre chemin…mais surtout avec cette nonchalance qui les caractérise, des dromadaires !

Evidemment, la route n’est pas un long fleuve tranquille et il nous faut souvent rouler tout, tout doucement !!

Chèvres et moutons traverseront aussi souvent notre route, coupant si fréquemment leur territoire en 2.

Le long ruban goudronné avec…

…de part et d‘autre ce paysage lunaire aux couleurs si changeantes.

Et ça et là des dromadaires…

En milieu d’après-midi, nous traversons souvent des villages sans âme qui vive.

Nous sommes le 30 décembre et décidons de nous poser à Akka, village possédant agadir et minaret médiéval. Sitôt installés, nous nous baladons dans le petit village proche où nous retrouvons ces tenues féminines si colorées.

Pour rappel, ce que je tiens dans ma main s’appelle une rose de Jéricho. Fleur qui semble morte à première vue, elle sert d’alimentation aux animaux, peut servir aux femmes à allumer le feu, et, à la première pluie, elle s’ouvre libérant ses graines. Pour finir elle est aussi un porte-bonheur.

Nous retrouvons aussi avec plaisir les palmeraies…

…et les jardins si verts, détonnant avec les couleurs alentours.

En ce dernier jour de l’année, nous partons faire une bonne randonnée d’une quinzaine de km…

Nous commençons par l’agadir d’Ouzrou et son entrée en pierre. Fondé au milieu du XVIIème, par l’arrière-petit-fils du fondateur de la dynastie saadienne, Sidi Abdellah Ben Barek pour en faire d’abord un lieu de retraite pour la prière.

Installée sur une falaise rocheuse surplombant la palmeraie, la citadelle se fortifie et s’adjoint aux lieux de culte et de prières, un grenier collectif.

Admirez cette vieille porte et comme souvent, le trou à droite permettait de passer la main et la débloquer !

De nos jours, un bon verrou et hop !

C’est parti pour un petit tour dans l’agadir !

Le village fortifié s’est développé jusqu’à aujourd’hui où il continue d’être habité.

La tradition retient que la forteresse a dû faire face aux attaques…

…des tribus nomades de la région ou de voisins belliqueux pour contrôler notamment le puits permettant d’alimenter en eau de la palmeraie.

Même l’âne a sa maison !

Du sommet du village, une belle vue sur la palmeraie…

…que nous allons maintenant traverser !

Indispensable animal pour labourer mais chacun a sa part de travail.

Au détour d’un chemin, nous aurons le plaisir d’assister à la monte par un vieux monsieur sur son âne. Tout d’abord mettre la bestiole dans le bon sens…

 

Bien chercher dans le mur le bon trou pour y mettre son pied…

Et hop là, c’est monté !

Dans cette verdoyante palmeraie, les lauriers roses sont déjà en fleur.

Terrain de foot dans le lit de l’oued avec les buts en bois de palmier !

Nous traversons un petit ksar et…

…aussitôt derrière la palmeraie reprend.

Après l’avoir longtemps cherché car bien sûr, un patrimoine de la sorte n’est indiqué nulle part…

…nous voici devant un minaret datant du XVème siècle, restauré par l’ONG CISS dont nous reparlerons plus loin.

Four à pain.

Et par un autre chemin nous retraversons la palmeraie…

Petit coup d’œil derrière nous pour voir cette mosquée dans son environnement…

De retour à l’agadir d’Ouzrou où l’on voit bien la forteresse sur la falaise.

De 2009 à 2012, l’ONG CISS a permis tout d’abord, le sauvetage de la façade sur la falaise puis la reconstruction des principales portes de l’Agadir, ainsi que du minaret que nous avons vu précédemment, mais surtout, a beaucoup œuvré auprès de la population locale pour la sensibiliser à la valeur patrimoniale du site.

Alors pourquoi pas, pour le dernier jour de l’année, une petite douche pour se dépoussiérer ?

Et après cocooning sur le lit…

En ce 31 décembre sans une once d’humidité, et bien, on étend son linge la nuit et on le récupère sec le matin !!

Ce 1er jour de l’année, nous reprenons la route…

…croisons quelques dromadaires …

…un vieux ksar sur sa crête…

…des paysages superbes à perte de vue…

…des palmeraies bien vertes…

…beaucoup d’acacias…

…encore des drom’

…pour enfin arriver dans un petit camping à Foum Zguid. Sacado est entré jusqu’au bout du chemin, s’est immobilisé et c’est en marche arrière toute qu’il ressortira, mais en attendant…

…petite reconnaissance sur la montagne en vue de la rando du lendemain.

 

Belle vue sur les fermes avoisinantes…

…dont certaines ont ces petits enclos circulaires.

Encore un autre petit four à pain.

Et c’est quoi ça ??

Ben une bergerie pardi !

Et que dire de ces clôtures en palmes de palmiers séchées ??

Et là, stupéfaction, nous voici devant la première des palmeraies que nous verrons par la suite, morte, carrément morte. Quelle désolation !

Nous apprendrons plus tard qu’ici, il n’a pas plu depuis 5 ans et comme les jardins sont abandonnés, plus d’apport d’eau non plus et donc les palmiers assoiffés se meurent…

Equipés de notre pique-nique, nous partons le lendemain matin pour randonner sur le sommet de la montagne proche et c’est parti !

Il parait qu’il y a un chemin ? Nous on l’a pas vu et vous ??

On commence par avoir de la vue….

… et notamment sur le petit ksar accroché sur sa montagne.

On monte toujours…

Et devant nous au 1er plan, l’étendue de la palmeraie morte…

Enfin la pause !

Cela fait plusieurs fois que nous croisons ces petits oiseaux noirs et blancs, curieux et pas si craintifs que ça.  Lors de cette pause, celui-ci nous tournait autour tant et si bien…et que tient-il dans son bec ?

Un pois chiche de notre pique-nique que je lui ai lancé. Il a tourné un long moment autour de nous sans trop savoir qu’en faire puis a disparu avec son butin…

Quant à notre Eléa, au pique-nique tout est bon même la clémentine !!

Nous prenons l’option de redescendre en suivant l’oued…

Mais que s’est-il passé ? Quel massacre s’est-il perpétré ici ??

Rien de tout cela, c’est seulement la sève de l’arbre blessé, par quoi, on ne sait pas.

On continue par descendre…

Et dans le village l’oued est canalisé…

Dernier jour et comme dit précédemment, le départ se fera en marche arrière !

Et comment on reconnait un épouvantail au Maroc, à sa djellabah !

Là-bas au loin perdu au milieu de nulle part un camp de nomades.

Nos 1ers pommiers du désert !!

Tiens donc !!

Nous voici arrivés à Zagora que nous traverserons pour remonter…

…la célèbre vallée du Draa.

…et ses non moins célèbres kasbahs.

La piste cyclable, empruntée aussi par d’autres moyens de locomotion !!

Et là quelle misère, le Draa est complètement à sec, la faute au barrage en amont de Ouarzazate, au manque de pluie et nous apprendrons plus tard tout autour, à la culture intensive de la pastèque, très gourmande en eau.

Le résultat est frappant, la si belle palmeraie est en très grande partie morte.

…même si autour de quelques kasbahs, l’eau est présente et les palmiers…

…sont bien vivants !

Sur la route le coin des artisans.

Des greniers pour faire sécher le fourrage.

Encore un bivouac au milieu de rien …

…où sitôt posés…

…nous partons escalader pour avoir une belle vue de notre environnement. Trouvez-vous Sacado ??

 

Nous reprenons la route…

…et voir encore défiler des kms de palmiers desséchés…

Petite halte à Tazzarine le temps de manger et d’essayer de voir la culture, parce que c’est le moment, du henné dont la ville est la capitale.

Nous trouverons de belles kasbahs restaurées…

…mais point de culture. Un marocain nous expliquera que désormais les champs de henné ne sont plus dans la ville mais concentrés plus loin et ce n’est pas notre direction aussi nous continuons notre route.

Traversant encore des paysages grandioses…

Un nouveau bivouac avec Sacado au fond et pour nous balade pour découvrir…

Un vieux ksar abandonné….

…avec en bas quelques habitations et cette bergerie et à côté…

…cette drôle de construction, d’amoncellement…

…qui s’avérera être un poulailler !! Dont voici l’entrée !

Grand départ pour rejoindre plus loin un bus plus grand !

Et au détour d’un virage…

…apparait Rissani et sa porte qui rappelle qu’ici est le berceau des Alaouites, ancêtres du roi actuel.

Quittant la ville après un rapide tour au souk pour faire le plein de victuailles car plus très loin se dresse…

L’erg Chebbi que nous aimons tant et où nous attendent les copains Mohamed et compagnie !

Nous voici arrivés et nous constatons que l’ami Mohamed a doublé sa surface habitable depuis notre dernière venue !

Dès notre lever, le chantier continue et  aujourd’hui le projet est de fermer l’auvent qui sert de garage à son 4X4.

Du coup nous, on sort les vélos et direction les dunes !!

Où comme à chaque fois Eléa nous exprime son bonheur d’être ici !!

On sait, on vous l’a déjà montré plein de fois mais nous on ne s’en lasse pas alors voilà !

Au loin Sacado !

Attendant les touristes pour aller voir le coucher de soleil, les dromadaires. Pour rappel, tous ceux que nous avons croisé sur la route sont des femelles, des ados ou des très jeunes tandis qu’ici, pour travailler, ce ne sont que des mâles.

Et voilà le travail.

Quelques finitions à l’intérieur comme là le déplacement d’une prise pour allumer le va et vient de la chambre avant d’y entrer !

Coucher de soleil…

…et lever de lune !

Le lendemain nouveau chantier et par bonheur, une partie de ce dont Mohamed a besoin se trouve dans Sacado, faut juste le trouver !!

Comme il manque quand même un peu de matos, un tour à Rissani, qui est aussi la capitale de la « madfouma » … ici dans son écrin !!

La célèbre pizza berbère !!

Bon appétit les amis !

De retour avant d’attaquer le chantier de Mohamed, Bernard, pas moi l’autre, vient me voir pour savoir s’il est possible de réparer…

La jante de sa moto dont les rayons en alu, donc pas soudables ici, ont cassés et jusqu’à présent, tenue par des fils de fer !!  Il me demande s’ils peuvent être réparés ?!!

Parmi les solutions envisagées celle-ci fera l’affaire. 2 fer-plats boulonnés ensemble dans les trous existants. Rock’n’roll mais ça tient !!

Un p’tit thé pour fêter ça !

 

Dernier jour alors comme on a du pain sur la planche on y va. On commence par solidariser le panneau solaire à son support…

…avant de l’installer sur le toit.

On continue par cacher les fils avec une planche sur laquelle sont fixés les 2 interrupteurs, dessous on connecte et fixe le contrôleur solaire trouvé dans Sacado.

Après on installe le verrou de la chambre…

Et on finit par mettre la lumière dans la future salle de bain. Et bien Mohamed, tu ne serais pas « el malik » ? (le roi !)

Dans l’immensité du reg entourant l’erg Chebbi ce sont des dizaines et des dizaines de petites maisons comme celle de Mohamed qui fleurissent, seulement occupées par des hommes célibataires.

C’est la 1ère fois qu’on en voit mais nous en croiserons 5 dans cette balade, un squelette de dromadaire.

Grimpés sur une petite colline avec vue sur les dunes.

Dernière soirée dans Sacado et au menu hachis parmentier, mangé la marocaine… tous dans le plat, cool pour la vaisselle ! Tout le monde s’est bien régalé !!

Nous voici repartis, salut les amis et à la prochaine fois !!

Halte obligée depuis que le copain François du Rekkam nous l’a fait découvrir, et située à quelques km de l’erg Chebbi qu’on devine au fond, l’auberge Boutchrafine.

Endroit calme et meublée avec goût par le propriétaire Hassan, ancien chef décorateur dans le cinéma, l’auberge est un vrai havre de paix et en plus on y mange divinement bien !

Trois des moyens de transport différents qui coexistent partout au Maroc !

Nous arrivons au début de la vallée du Ziz en espérant ne pas revivre la déception de celle du Draa…

 

D’emblée elle nous semble préservée quand d’un seul coup nous le rappelant comme un coup de bambou, c’est vrai ! La palmeraie a, depuis que nous sommes venus la dernière fois, brûlé sur 11 km, ravageant 2540 palmiers.

Cependant, le même François que précédemment cité nous le confirmera, les anciens pour lutter contre les parasites brûlaient régulièrement leurs palmiers qui étant fibreux, se régénèrent par leur cœur et repoussent de plus belle après. C’est pourquoi, malgré leur tronc cramoisi, l’arbre n’est pas mort et dans l’ensemble la palmeraie est bien verte !

Et ça, qu’est-ce que c’est ?

On en a vu fleurir partout dans le sud du pays sans savoir ni comprendre ce que c’était. Une fois de plus, François éclairera notre lanterne.

Il s’agit de sonde qui vérifie sans cesse le niveau des nappes phréatiques et y’en a bien besoin…

…en effet, sur la route jadis désertique qui mène d’Er-Rachidia à Boudnib, des centaines de fermes, cultivant le palmiers dattier grand consommateur d’eau, fleurissent les unes à côté des autres.

C’est un futur désastre écologique programmé dont les autorités n’ont que faire, préférant l’argent facile aujourd’hui aux dégâts incommensurables à venir.

Quoiqu’il en soit le paysage est amené à changer profondément.

Nous voici arrivés au Rekkam où nous allons prendre le temps de profiter de François, Khadija son épouse et du tout petit dernier Yassin.

Nous y resterons quelques jours puis…départ vers de nouvelles aventures et on peut d’ores et déjà vous le dire, une bien belle nous est arrivée… alors à tout bientôt pour en savoir plus !!

 

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