Carnet de route

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Dormans épisode 1


  • publié le 4 août 2023

 

Comme vous pourrez le constater, cet article va être assez long, émaillé de nombreuses photos car cette année, condition sine qua non de notre retour à Dormans, nous avons le mercredi comme jour de congé et nous en profitons pour aller flâner et découvrir des endroits que nous n’avions jamais eu le temps de faire.

Mais avant tout, un petit commentaire de la photo à la Une. François, ici à son poste au Boudnib’Bar, il y a 6 mois. Rencontré grâce à un heureux hasard il y a 8 ans et devenu depuis l’incontournable halte sur le plateau du Rekkam, il s’est éteint le mois dernier d’un cancer au terme d’une courageuse lutte. Merci à toi de nous avoir fait découvrir et partager avec passion ce Maroc que tu aimais tant. Nous retournerons au Rekkam, bien évidemment ! Pour y retrouver un peu de toi auprès de Khadija et Yanis, ta petite famille marocaine. Salut l’ami !

Le camping a donc ouvert le 15 avril et depuis on ne peut pas dire que le beau temps nous terrasse. Un mois de mai pluvieux à tel point que nous demandions aux camping-cars de rester stationnés dans les allées car de nombreux se sont enlisés nécessitant le tracteur de la commune pour les sortir de leur emplacement ! Quoiqu’il en soit la saison, vraiment la dernière pour nous, est désormais lancée et comme vous allez le voir nous saurons profiter pleinement de notre jour de congé hebdomadaire.

1ère virée pour aller visiter Laon avec une halte en chemin sur ce petit étang…

Préfecture de l’Aisne, la partie fortifiée de la ville haute de Laon s’est construite sur une butte dominant les plaines avoisinantes. Si des traces nous informent d’un habitat succinct au néolithique c’est vraiment au 1er siècle av JC que la ville se pérennise et connait un véritable essor au début du Moyen-âge. Fréquente résidence des rois carolingiens, nous voici devant la porte d’Ardon qui s’ouvrait autrefois sur le palais royal.

Déambulant dans les ruelles médiévales…

 

…nous arrivons devant la cathédrale. Construite en moins de 30 ans (1150-1180), de style 1er âge gothique, elle servit de modèle à la cathédrale de Chartres et de Notre Dame de paris.

La nef longue de 120m dans laquelle le roi Philippe 1er fut couronné et ce fut le seul.

Aux abords de la cathédrale, le palais épiscopal devenu le tribunal de grande instance…

Et plus loin l’hôtel Dieu bâti en 1170 et qui est le plus ancien conservé en France.

Le pont levis de la citadelle, construite sous Henri IV devenue depuis la cité administrative.

Les remparts construits dès le Xième entourent encore aujourd’hui la ville haute dans sa quasi intégralité.

Retour à la porte d’Ardon dont les bâtiments au loin abritant la préfecture sont d’anciennes abbayes…

…et au pied de la porte un lavoir-abreuvoir joliment conservé.

La porte de Chenizelles, qui autrefois ouvrait sur les vignes.

Le petit Saint-Vincent, refuge de l’abbaye elle servait d’hospice aux pèlerins et de refuge lors des invasions. A ce propos on disait de la ville « qu’elle était imprenable, sauf par trahison ».

Plus loin, l’abbaye Saint-Martin bâtie en 1120.

Retour à notre point de départ en serpentant dans la vieille ville.

A un moment, surplombant les plaines, notre œil est attiré par cette friche industrielle, mais qu’est-ce donc ??

Appelée la rotonde, il s’agit d’une construction circulaire servant au remisage des locomotives. Nous trouvons le moyen de nous en approcher et allons visiter ce vaisseau fantôme…

Construite en 1946, elle est l’une des premières constructions architecturales en voile béton.

Laissée à l’abandon depuis les années 50, elle est inscrite aux monuments historiques depuis 2015

Quittant la ville nous nous dirigeons, à proximité, vers la hottée de Gargantua. Moins impressionnante que la hottée du diable que nous vous avons déjà fait découvrir les années passées mais dont vous verrez encore quelques images plus loin, cette hottée est aussi bercée de légende quant à son édification…

…mais il s’agit tout simplement d’un chaos formé par l’amoncellement de blocs de gré, qui peuvent à l’occasion offrir un point d’eau en guise de bar à toutous.

Une semaine s’est écoulée et nous revoici partis pour une nouvelle balade. Cette fois ci proche de Château-Thierry, nous allons visiter le bois de Belleau.

Lieu de terribles affrontements en juin 1918, le bois a joué un rôle capital portant un coup d’arrêt aux allemands par les américains. Le site, entretenu par l’American Battle Monument Commission, conserve les traces de cette sanglante bataille.

Appelés « vétérans » les arbres mutilés conservent eux aussi les stigmates de la guerre. De chaque côté des pièces d’artillerie allemandes prises par les américains.

Le mémorial surplombe le cimetière américain qui doit sa forme incurvée à la présence du bois…

…et obtient en 1921 le statut de cimetière américain permanent au même titre que 7 autres en France.

Notre journée n’étant pas terminée, nous continuons notre balade…

…et nous voulons comprendre ce que sont ces constructions que nous avons déjà rencontré dans nos précédentes balades de nombreuses fois sans savoir. Il s’agit de regards appelés aussi PH (pour point hectométrique). Nous apprendrons donc que débute dans la commune de Pargny la Dhuis, la captation d’une eau (dans la rivière du même nom) qui, sur 131 km, ira par un aqueduc d’un dénivelé maximum de 20m, alimenter aujourd’hui Marne la Vallée et son parc de loisirs bien connu.

Construit entre 1863 et 1865 à la demande de Napoléon III pour alimenter en eau potable Paris, il traverse 21 vallées d’une profondeur comprise entre 20 et 73m (avec autant de siphons) où l’eau circule par gravité… point de besoin d’électricité.

…et il traverse 59 communes. Les PH balisent donc l’aqueduc de sa captation à son arrivée.

…pendant ce temps Patricia fabrique un mobile en feutrine pour les 4 ans de Lisa, notre petite fille (coté Maxou) …

…et tous les papillons sont des répliques d’existants !!!

Un nouveau mercredi et cette fois-ci nous décidons de parcourir la voie verte pour une courte balade…

…dans laquelle, évidemment, nous ferons une halte obligée pour que notre Eléa puisse nager un peu !

Le week-end suivant nous accueillerons le copain Romain, le capitaine de Métro Claquettes (pour ceux qui suivent) et qui semble apprécier le confort de nos transats !!

Le mercredi, nous prenons nos vélos dans la voiture pour aller encore un peu loin sur la voie verte. Nous commencerons à Damery, longerons un bout du canal latéral de la Marne…

…pour rejoindre Aÿ en Champagne. S’affirmant comme l’une des capitales du Champagne, le centre-ville fut complètement détruit pendant la 2nde guerre mondiale.

Le maître verrier-bijoutier René Lalique, né dans la ville y a laissé ça et là son empreinte comme cette mappemonde.

Nous croisons évidemment de grandes maisons de Champagne dont les futs attendent patiemment d’être remplis !

Nous continuons notre balade le long du canal…

Et ça, ça sert à quoi ??

…il s’agit d’un dispositif manuel permettant l’ouverture de l’écluse !!

Tiens ! ça faisait longtemps qu’on n’avait pas fait un petit chantier !!

Nous décidons de mettre un p’tit coup de neuf à nos vélos !

Démontage complet !

Mise à nu par ponçage du cadre…

…et de la potence !

Encore un véhicule sympa de passage sur le camping !

Il fait beau en juin et le camping se remplit enfin !

La balade aujourd’hui se fera autour du lac du Der dont l’une des plages ravit notre Eléa !

Construit entre 1960 et 1970, inauguré en 1971, ce lac-réservoir fut conçu pour protéger Paris des inondations. Il a pour but de réguler le débit de la Marne quand son niveau est au plus bas, l’étiage, et d’atténuer l’ampleur des crues. Lors de sa construction 3 villages furent détruits dont l’église en pan de bois de l’un d’entre eux, construite aux XVIème et XVIIème siècle…

Entièrement démontée et rebâtie en 1971, elle a conservé son âme d’origine ainsi que son clocher ou résonne encore la cloche « Julie Victorine » d’un poids de 319kg.

Quant à la façade ouest, recevant les pluies, elle a été reproduite à l’identique c’est-à-dire tavillonnée (recouverte de planchettes clouées).

Autour de l’église un village musée permet de voir des bâtiments typiques du lac du Der…

…et des intérieurs d’époque.

Nous avions constaté depuis plusieurs jours qu’Eléa boitait. Une visite chez le vétérinaire nous confirme ce que nous pressentions, à savoir une rupture des ligaments de la jambe droite, 2 ans presque jour pour jour après la jambe gauche. RDV est pris dans une clinique de Reims et le 5 juillet, opération et nous revoilà partis pour 45 jours où il faudra la surveiller comme de l’huile sur le feu, pas d’escalier (pratique dans Sacado !), pas de courses ni de sauts, bref, mais c’est pour son bien !!

Chouette, un nouveau mercredi ! On l’attend avec impatience car vraiment cela nous permet de faire une vraie coupure et là, direction la Montagne de Reims pour voir le phare de Verzenay. Construit en 1909 par Joseph Goulet pour promouvoir son champagne, il offre une vue imprenable sur le vignoble. Comme le moulin que nous verrons après, ils furent poste d’observation pendant les 2 guerres. Fortement abimé, dégradé, la commune en fait l’acquisition en 1987 avec l’idée d’en faire un musée, ce qui sera chose faite seulement en 1999.

Moulin à vent de type pivot construit en 1818 pour moudre les céréales de la vallée, il fut exploité jusqu’en 1903. Acheté par diverses maisons de Champagne qui lui adjoint un pavillon de chasse, il est en 1972 acquis par la maison Mumm qui l’ouvre occasionnellement à des hôtes de marque…

…pour des réceptions privées qui peuvent profiter du panorama qui laisse voir sur le coteau d’en face… le phare.

Une semaine de passée et cette fois, nous partons visiter Coulommiers, ville célèbre pour son fromage. Située au cœur de la Brie sur les bords de la rivière du Grand Morin, l’origine de la ville est confuse…

…mais daterait surement de l’époque gallo-romaine bien que certains historiens affirment que la ville aurait vu le passage de César et de ses troupes qui lui aurait donné le nom de castrum colombarium (château colombier) d’où viendrait donc le nom de la ville, alors ??

Au début du XIIème, Henri 1er, comte de Champagne et de Brie fit creuser des brassets (petits bras du Grand Morin) pour y installer des tanneries qui contribuèrent à la prospérité de la ville…

…en témoigne le palais Patras, du nom d’un riche bourgeois…

…devenu depuis 1948, le siège du trésor public.

Ecluse servant à réguler le courant pour les tanneries et sur le côté…

L’échappatoire pour les poissons !

Nous voici dans le parc des capucins, parc fleuri parmi les plus beaux d’Ile de France…

…son château-fort aujourd’hui détruit joua un rôle important pendant la guerre de cent ans et de religions, il ne subsiste que des ruines ainsi que le pavillon des gardes, construits par François Mansart.

Des anciennes fortifications, il ne reste que ces vestiges, la porte de Meaux sur laquelle a été reconstruit en 1876, le beffroi de l’ancien hôtel de ville.

Nous quittons Coulommiers et sur la route petite halte pour jeter un coup d’œil à la collégiale de Crécy-la-Chapelle. Bâtie en lieu et place d’un petit oratoire en 1202, elle est plusieurs fois ravagée par les guerres mais ce sont les inondations du trop proche ru qui en causèrent sa perte.

Fermée en 1994 pour des travaux de restauration, elle est partiellement ouverte au culte depuis 2005.

La fin du mois de juillet approche qui voit le passage pour 2 jours de nos copains Max et Caro accompagnés de leurs enfants pour le week-end ! Après avoir reçu pour un soir Catherine et Damien le week-end précédant en route pour le Danemark, bonnes vacances les amis (trop rapide, pas de photos) !

Un p’tit tour dans Sacado !

Et profitant du soleil, une sortie à la hottée du diable s’impose !!

Comme de bien entendu, les enfants s’éclatent à grimper sur les rochers…

…ou pour se cacher dessous, n’est-ce pas Anouck ?

On fait ses pompes Noé !!

En tout cas joyeuse famille !! ça nous rappelle des trucs…

Dernier mercredi du mois de juillet et nous partons découvrir pleinement la ville de Provins qui se dessine au loin. Ancienne capitale des comtes de Champagne, la ville est inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 2001.

Cité médiévale dont la partie haute est bien conservée, nous commençons par l’église de Sainte Croix, l’un des principaux monuments religieux de la ville. Bâtie au XIIème, elle est fermée au public depuis 1985 et est en travaux depuis !

Nous en croiserons quelques-unes des maisons à colombage !!

Direction la ville haute !

Si des traces d’occupation semblent dater du paléolithique, c’est durant la période gallo-romaine que la ville, situé aux carrefours d’axes régionaux importants prend son essor. Depuis Clovis qui s’empare de la ville en 485, la ville connait des hauts et des bas, traversée par de nombreuses guerres qui l’affaibliront…sans la détruire !

Le riche patrimoine bien conservé en fait un haut lieu des fêtes médiévales en juin.

C’est sur cette pierre ronde qu’au moyen-âge étaient payés le cens (impôt que payait le possesseur d’une terre au seigneur féodal) et les redevances de la paroisse.

Crée en 1691, la maison des orphelines.

Nous voici place du château…

…et plus loin la grange aux dîmes. Lieu d’hébergement et de commerce datant du XIIème, ce rare bâtiment médiéval construit tout en pierre, était loué aux marchands, parfois toulousains, pour les foires de Champagne. C’est au XVème que les dîmes (impôt en nature, sur les récoltes, prélevé par l’église) y seront engrangées. Elle est aujourd’hui transformée en musée.

Nous voici à présent au bout de la ville, porte Saint Jean. Construite au XIIème, elle défend la route de Paris qui traverse Provins, nous la franchissons et s’étendent devant nous…

1200m de remparts très bien conservés, flanqués de 22 tours aux géométries variées.

L’enceinte fut construite entre 1226 et 1314.

Nouvelle traversée de la ville…

…et ses petites ruelles…

…jusqu’aux remparts au nord…

…et la porte de Jouy. Construite à la même époque que l’autre porte, comme elle, elle était surmontée d’un clocheton, petit donjon avec une cloche qui permettait de guetter l’ennemi et d’avertir de son avancée.

A présent nous voici au pied de la tour César. Unique exemple de donjon octogonal sur une base carrée, il fut construit au XIIème et remplit diverses fonctions, tour de guet, prison et plus encore que nous découvrirons plus tard.

Les 4 tourelles sont réunies entre elles par des galeries couvertes…

…de petits escaliers qui mènent…

Au sommet où l’on voit la dernière fonction de cette tour…

En effet, elle abrite depuis 1693, les cloches de la toute proche collégiale Saint-Quiriace.

Quel impressionnant travail de charpenterie, non ??

Les 4 tours sont tavillonnées.

Edifiée au XIIème par la volonté du comte Henri 1er, les difficultés financières du royaume sous Philippe le Bel, la laisseront à jamais inachevée !

Une nouvelle visite nous attend au bas de la ville haute et sur le chemin nous sommes impressionnés par la raideur du toit et la vélocité des charpentiers couvreurs au travail !!

Un petit bras de la Voulzie…

…que certains ont aménagé pour se faire un petit pied à terre !!

La ville de Provins en partie haute est bâtie sur une colline dont les entrailles seront exploitées différemment au fil du temps. La 1ère fonction des souterrains fut de fournir les pierres pour la construction de la ville et ses remparts et plus étonnant encore de la glaise appelée ici foulon, qui servait à dégraisser la laine de mouton avant filage en la foulant aux pieds…Cette même terre servit aussi de remblai pour assécher les marais de la basse ville.

On sait que plus de 10 km parcourent le sous-sol de la ville, et les souterrains eurent aussi plusieurs fonctions, plus ou moins secrètes telles que…

…entrepôts pour les marchands durant les foires du Moyen-âge, abris pendant les guerres de religion…

…plus près de nous au XIXème, stockage recherché pour la conservation du vin avec comptage au fusain sur les parois !

Mais aussi lieux clandestins pour des réunions de la loge franc-maçonne de Provins dont la fameuse épreuve de la terre, dans une pièce peinte en noir dans laquelle l’initié devait passer 12 heures, seul, à réfléchir sur un fait de société.

Certaines entrées étaient également aménagées en boutiques le temps des foires de champagne. Rien ne se perd, tout se transforme !!

Une dernière vue avant de quitter Provins et voilà c’en est fini !

Un ultime article autour de Dormans sortira certainement fin septembre, d’ici là portez vous bien, passez une bonne fin d’été et surtout rappelez-vous que c’est notre dernière saison ici alors pour ceux qui auraient des velléités champenoises, n’hésitez pas !!

 

A bientôt sûrement !!

 

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