Carnet de route

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La Bretagne


  • publié le 13 février 2020
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Après avoir quitté Saint Nazaire, nous voici vraiment au début de la Bretagne en étant posé à Pénestin, situé sur le bord nord de la presqu’île guérandaise.

Et qui dit Bretagne… peut dire pluie et vent la preuve avec la photo de la Une !!

Ceci étant dit, nous faisons comme d’habitude, dès notre arrivée nous partons découvrir notre environnement et nous sommes étonnés de fouler la plage de la mine d’or…

…car au-delà de ses superbes couleurs cette plage, sur le site de l’estuaire d’un fleuve fossile, fut le siège à la fin du XIXème jusqu’à la grande guerre d’une mini ruée aurifère avec une exploitation du sable dans lequel après lavage on pouvait trouver de l’or et malgré l’autorisation de la mairie de l’époque le gisement fut abandonné car pas rentable du tout !!!

Plus loin dans la balade les bouchots sur lesquels grandissent les moules.

Vues de plus près, on comprend mieux comment elles poussent. Plastique quand tu nous gagnes !!!

Le lendemain départ vers Kerhinet, village de chaumières bretonnes.

Si une quinzaine de familles y habitaient en 1875…

… seules 2 y vivaient encore en 1973 aussi le parc naturel de Brière les rachètent toutes à partir de cette date et les restaurent les unes après les autres…

…et justement nous avons de la chance car nous assisterons…

…au hasard d’une ruelle à la réfection totale d’un toit en chaume.

Nous verrons ainsi comment le toit se forme.

A l’aide d’un battoir, en partant du bas vers le haut et d’une aiguille qui permet de fixer ces bottes de roseau, le chaumier égalise peu à peu son toit…

…jusqu’à la faîtière qui sera cimentée puis végétalisée par un lit de terre.

 

Cet outil tout aussi indispensable s’appelle un chevalet. Planté à même le toit, il permet au chaumier de s’y déplacer.

Seul bémol à ce formidable travail de rénovation, les chaumiers sont polonais et travaillent avec des roseaux importés de Chine… no comment !

Sur cette dernière photo, on peut voir qu’il est possible de faire des reprises de toit (plus claires) sans être obligé de le refaire entièrement. Un toit de chaume bien traité contre les moisissures peut durer plus de trente ans.

Nous voici arrivés à Guérande dont les remparts de 1300 m qui entourent complètement la ville sont les mieux conservés de toute la Bretagne.

Place du marché avec en fond la collégiale Saint Aubin.

Et déjà ces maisons avec colombage sur un rez-de-chaussée en granit

Un moulin à vent de type petit pied breton, datant du XVIème, il fut déplacé pierre par pierre entre 1924 et 1925 à son emplacement actuel !

Plus loin la station balnéaire du Croisic. (Petit clin d’œil à Maxou et Andréa qui s’y sont rencontrés en saison et y ont conçu leur jolie petite Lisa). En y prêtant attention vous verrez sur la droite, des bornes en pierre et sur quelques unes d’entre elles, sont encore fixées des barres métalliques. Leur fonction ?

Délimiter ce qui relevait du domaine royal, du domaine de la commune !

Un petit tour sur la côte sauvage…

…avant de piquer vers l’attraction locale à savoir les marais salants.

Bien évidemment à cette époque de l’année on ne récolte pas, mais les sauniers sont quand même dans leurs parcelles pour nettoyer et préparer le terrain !

Un peu plus loin le stockage !!

Oui, ces grands tas couverts de bâches vertes sont bien des tas de sel !!!

Après toutes ces belles balades nous nous dirigeons vers le golfe du Morbihan (qui veut dire petite mer en breton). Bien sur nous en avions déjà entendu parler pour autant la surprise fut totale.

Malgré un temps des plus maussades, nous saurons profiter des belles éclaircies. Nous découvrirons la richesse de ce golfe et notamment ses innombrables îles bien difficiles à photographier pour vous en faire profiter. Cependant, nous avons pensé qu’une petite carte vous rafraichirait la mémoire afin de bien prendre conscience de ce patrimoine…

…et un panoramique pour tenter de vous faire saisir un peu ce golfe !

Située au sud ouest de Vannes voici sous une belle bruine, la presqu’île de Conleau, à l’entrée de laquelle nous avons pu installer notre Sacado. Ayant d’abord appartenu à l’évêque de Vannes (jusqu’au milieu du XVIème)…

…elle fut ensuite vendue, passant de main en main jusqu’au milieu du XVIIIème pendant lesquels les différents propriétaires la transformèrent en station balnéaire avec hôtel, piscine à l’eau de mer etc…jusqu’en 1919 où la ville de Vannes la rachète.

Bateau-taxi pour circuler d’île en île, jusqu’à l’île aux moines.

Fondée par le peuple Vénètes après avoir été battu par Jules César, au vu de sa position stratégique Vannes se fortifie du IIIème au XVIIème siècle …

…ainsi que son château, demeure du duc Jean IV qui paracheva la défense de la ville, la dotant de forts bastions.

Une magnifique devanture, dans son jus !.

La ville de Vannes possède 220 maisons à colombage, soit en importance la 2ème ville après Rennes !

La plus vieille datant du XVème !

On peut noter que dès l’origine toutes ces maisons qu’on nomme ici à pan de bois, sont occupées au rez-de-chaussée par des boutiques !

Petite ballade le long du Vincin, qui se jette comme de bien entendu dans le golfe !

Le golfe au crépuscule et comme demain est annoncé sans pluie, nous irons découvrir les perles du Morbihan !!

Voici l’île Berder accessible par un gué à marée basse et au passé riche et tumultueux. Acheté au XIXème par un excentrique du nom de Dillon qui se ruina entre autre en y faisant venir des tonnes de terre arable pour y planter des oliviers (dont un seul subsiste aujourd’hui), elle fut ensuite propriété d’une duchesse qui la légua à des religieux qui la vendirent à Yves Rocher qui lui même s’en sépara rapidement. Aujourd’hui propriété d’un groupe immobilier, il semblerait qu’on y fasse du tourisme social ?

Plus à l’ouest nous voici sur la rivière du Bono où ce pont suspendu remplace au début du XXème le passeur dont le droit a appartenu à la même famille de 1669 à la construction de ce pont au tablier de bois, devenu obligatoire pour palier au trafic trop important des voitures !

Petit port breton !

En fond le pont contemporain et toujours d’actualité !

Entassées contre ce mur, ces tuiles faîtières badigeonnées d’enduit de calcaire nous intriguent. Pourquoi ?

Nous trouverons la réponse plus loin.

L’huître prend son essor sous le second empire et pour répondre à une demande croissante les bancs naturels sont ponctionnés de façon irraisonnée tant est si bien que nait un nouveau métier, l’ostréiculture. Celle du Morbihan, se spécialise tout de suite dans 2 domaines : le captage et l’élevage.

Le premier consiste en la récolte des jeunes larves, le naissain, produites par les huitres mères en grand nombre. Le second est la mise en place d’un collecteur : tuile assemblée en bouquet de 10 à 12. Sur ces bouquets, attachés sur des piquets en bois et immergés, se fixeront les naissains.

7 à 8 mois plus tard, on décolle les naissains qui iront finir de grandir dans la mer.

Jusque dans les années 50 le Morbihan produit entre 150 et 400 millions de naissains par an !

Nous voici maintenant à Auray et plus précisément à son port, nommé Saint Goustan. C’est ici que le 4 décembre 1176, Benjamin Franklin débarque, envoyé par les Etats-Unis afin de négocier une alliance entre les 2 patries.

1 siècle plus tôt, le 4 juillet 1632, des pionniers venus de Touraine, du Poitou et de Bretagne…

…encouragés par Richelieu, s’embarquaient pour aller peupler la lointaine Acadie.

Nous continuons notre périple autour du golfe et nous voici sur la presqu’île de Saint-Cado.

Cette petite maison, construite en 1894 était occupée par le gardien du parc ostréicole situé tout autour de l’îlot.

L’île porte le nom d’un moine gallois venu s’installer au Vème siècle.

La légende raconte que pour faciliter le passage des fidèles venus l’écouter Saint-Cado fit construire un pont qui ne tarda pas à s’écrouler…

…le diable lui proposa alors de le reconstruire à condition de sacrifier le premier être vivant passant dessus aussi…

…il fit passer un chat !

Et comme on n’a pas pu se retenir !!

Ballade dans l’îlot et tout autour de nous encore plein de petites îles ça et là !

Un huitrier !

Après quelques jours passés autour du golfe nous partons plein nord direction les côtes d’Armor et plus précisément Plouezec situé à quelques encablures de Paimpol, donc sur la Manche.

Comme à l’accoutumée nous partons à la découverte de notre environnement proche et tombons sur le moulin de Craca.

Construit entre 1842 et 1844, il servait aussi par sa position sur le littoral, d’amer (soit un objet fixe sur la côte permettant de se repérer) pour la navigation côtière. Moulin à farine, il est abandonné en 1927, et ressort de ses ruines en 1994 par la bonne volonté d’habitants du village et aujourd’hui encore il continue à produire de la farine.

Surmonté d’une toiture pivotant à 360° pour s’orienter face au vent, les pierres de granit en arc de cercle autour de celui-ci servent à bloquer ce qu’on appelle la queue du moulin.

Ici, comme dans moult autres endroits, plutôt que des parcs à vélo…de sympathiques garages à petits bateaux, plastiques pour la plupart et dotés de petites roues pour beaucoup !

Encore une belle balade avec ces vues imprenables, mais parfois un peu sportives, ici un dénivelé de 204 marches !

Le lendemain visite de Paimpol où nous commençons par l’abbaye de Beauport. Construite en 1202, elle est le point de départ d’un des nombreux chemins de Saint Jacques de Compostelle.

Un p’tit tour dans Paimpol…

…et direction Perros-Guirec, la côte de granite rose…

Bon d’accord ça manque un peu de soleil mais le granit est vraiment rose !!

Oh le pôvre petit château sur son île !!!

L’église Saint Anne de Trégastel…

…avec son étonnant plafond bleu !

La grève blanche et sa plage immaculée…

La côte ici aussi est parsemée d’îles, en l’occurrence l’archipel des 7 îles !

Pour terminer notre séjour sur la côte de granit rose, nous décidons d’aller passer la journée sur l’île de Bréhat. Située au nord de Paimpol, elle s’atteint en bateau après 10 minutes de traversée.

La première chose que nous voyons, pas de voiture (sauf pour les pompiers) mais pléthore de moyen de locomotion alternatif dont le tracteur taxi pour visiter l’île !

D’une superficie de 318 hectares et d’une longueur de 3.5 km, l’île en fait composée de deux îles attenantes, elle compte 300 habitants l’hiver et plus de 5000 l’été !

Nous sommes contents d’être en hiver, nous n’y rencontrerons pas grand monde !

Le passage du pont Ar Prat qui fait la liaison entre les 2 îles…

Tout nous plait ici, les vues sans cesse différentes,

Le calme en l’absence de voitures,

Les maisons plutôt modestes, bien calées entre les blocs de granit.

Et très étonnamment ces grands espaces de verdure.

 

Au loin le phare du Paon, point le plus au nord de l’île et dont nous ferons notre ultime objectif !

Arrivés sur le phare, le vent a poussé les nuages et nous sommes sous un ciel bleu illuminé par le soleil !

Trop bien pour la pause pique-nique !

Allez c’est parti pour le retour en longeant la côte par l’ouest.

Nous revoici sur l’île sud, plus habitée que celle que nous venons de quitter…aux petites rues succèdent…

…plages et chemins côtiers.

Vue du point culminant de l’île, le parvis de la chapelle Saint Michel.

C’est le 3ème que nous en rencontrons mais cette fois-ci nous vous le montrons. Il s’agit d’un moulin à marée. Si son principe initial reste le même, moudre…

…c’est en obligeant le courant de la marée, grâce à la digue, à passer dans des canaux prévus à cet effet que la roue à eau est entrainée…

…et remplit son office mais mieux qu’une explication…

…voyez plutôt les schémas !!!

Quant aux artisans, sur Bréhat, ils ont su s’adapter !!

Et voilà, au revoir Bréhat, merci pour cette douce journée et si le cœur vous en dit vous pouvez poursuivre notre découvert de l’île en cliquant ICI pour une petite vidéo.

Encore une ville à découvrir avant notre migration vers la Normandie mais en attendant…

A tout bientôt pour de nouvelles aventures !

 

 

 

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