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Le château de Guédelon


  • publié le 14 novembre 2023
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Suffisamment rare pour être mentionné, cet article concerne uniquement notre visite au château de Guédelon. Cela faisait très longtemps qu’on en avait envie et voilà nous y sommes !

Nous sommes vraiment très heureux de vous le faire partager. Et espérons vous donner autant de plaisir à lire cet article que nous à faire la visite.

Alors prêt ? Parti !

Pour ceux qui ne connaissent pas cette extraordinaire histoire, un préambule, certes un peu long, est néanmoins nécessaire.

Pour résumer on pourrait dire que l’idée, en partant de rien, est de construire un château-fort médiéval en utilisant les techniques de l’époque.  C’est cependant bien limiter ce projet qui lie archéologie expérimentale et castellologie (étude des châteaux), afin de mettre en œuvre la construction en conditions réelles d’un château Philippien (datant de Phillipe Auguste) avec tous les soucis inhérents et notamment financiers… car son décideur, bien qu’imaginaire, n’est qu’un petit seigneur.

La 1ère pierre fut posée le 20 juin 1997 mais 3 années furent en amont nécessaires pour bâtir son histoire que voici :

Si l’histoire des châteaux forts s’étend sur près de 6 siècles (du X au XVème), Guédelon est censé avoir été construit à partir de 1228 sous le règne de Louis IX dit Saint-Louis, apogée de la construction en pierre au Moyen-âge. Cela fixé il fallut créer un scénario historique qui définira l’ampleur de la construction, les choix architecturaux dépendant évidemment des finances et du statut du propriétaire.

Voici le scénario :

Né en 1199, Guilbert de Courtenay, vassal de Jean de Toucy lui-même vassal du roi de France, épouse la nièce du 1er lui apportant terres, moulins etc. lui permettant d’avoir de substantiels revenus. Se distinguant en 1229 aux côtés de l’armée royale, il obtient en récompense l’autorisation de bastir chastel. Son statut assez modeste et ses revenus limités l’incitent à ériger un « château-résidence » c’est-à-dire de petite taille.

Le grand-père de Saint-Louis, Phillipe Auguste, se lançant dans une grande reconquête de la France en grande partie aux mains des anglais et de grands seigneurs, a fait édifier un nombre considérable de châteaux qu’il a fait standardiser afin de raccourcir à maxima les délais et les coûts de construction. Tous seront bâtis sur le même schéma et Guédelon en fait partie !

Bien évidemment un comité scientifique entoure Michel Guyot à l’initiative de ce projet et une fois validés tous ces pré-requis, le choix de Guédelon peut commencer.

Alors pourquoi ici à cet endroit précis ??

Pour rappel les transports au Moyen-âge sont difficiles et coûtent cher, c’est sur cet espace regorgeant des matières premières nécessaires à savoir une ancienne carrière de grès ferrugineux (abandonnée depuis 1950), une forêt de chênes, un sol argileux et une source découverte plus tard, que sera construit cet incroyable château !

En 1997 débute le défrichement des 10 hectares de la clairière par des essarteurs (professionnels du défrichage) puis des terrassiers pour enfin laisser la place aux maçons qui font les fondations. Dans le même temps sont d’abord construits des loges pour les œuvriers (c’est ainsi qu’on appelait les ouvriers à l’époque). Vingt-six ans plus tard lors de notre visite, nous constaterons que chaque métier a désormais sa propre construction que nous vous ferons visiter.

Avant d’en finir avec ce long préambule, sachez que le château est ouvert à tous de mars à novembre, emploie en saisonnier et en cdi des professionnels qui ont aussi pour mission d’être pédagogues et de prendre le temps de parler avec quiconque les interroge. Ils travaillent sous le regard d’un maître d’œuvre avec pour mesures les outils de l’époque à savoir la pige (bâton gradué genre pouce, empan, coudée etc.), corde à nœuds, compas et équerre et à part certains organes de sécurité (lunettes et chaussures de protection), tous sont habillés comme à l’époque et bien sûr nul bruit de machine car tout est bâti selon les règles en vigueur au XIIIème siècle !

Cette fois-ci s’en est fini de la présentation alors GO !!!

Bienvenue au Château !!!

Notre balade commence par les peintres et teinturiers. Tous vont utiliser les ressources du sol pour fabriquer une quinzaine de couleurs…

…qui pourront servir à réaliser les peintures murales de l’intérieur du château…

…ou à teindre des tissus !

Sur le chantier, les chevaux assurent la majorité des déplacements de matériaux lourds sous la direction de charretières. Selon le type de matériaux à déplacer seront différemment choisis tombereau, trinqueballe etc.

La grande innovation technique du XIIIème au-delà de l’amélioration de la voirie sera le collier d’épaule succédant au collier de cou et permettant à l’animal de tracter une charge plus lourde.

Au Moyen-âge travaillent le bois, d’abord les bucherons puis tous les autres corps de métiers sont réunis sous le vocable charpentiers qui réalisent tous les ouvrages en bois du château comme ici la coupe de larges morceaux de bois…

…qui finiront en tavaillons pour couvrir les toits des bâtis les moins nobles, raison de budget, les tuiles en terre sont plus couteuses…

Dont voici une vue par-dessous.

Le charpentier c’est bien évidemment la charpente, mais aussi les portes, herse coffrages (pour le soutien des voutes comme nous le verrons plus loin) mais aussi…

 

…échafaudages ou engin de levage. Ici le maître vérifie si la poutre travaillée par le jeune apprenti à gauche, est bien carrée !

Mais le charpentier c’est aussi celui qui réalise fenêtre, lit, table mais encore manche d’outils.

Nous voici à présent autour du travail de la terre. Le sol argileux va permettre à deux métiers de cohabiter mais d’abord une fois extraite, il faudra malaxer, exclusivement à la main, la terre afin d’en retirer toutes les impuretés.

On trouvera bien naturellement le potier avec son tour à pied qui remplace au moyen-âge le tour à bâton en usage depuis l’antiquité.

Faisant partie du quotidien au moyen-âge, les poteries seront contenants (jarre, cruches, écuelles…), lampes à huile ou jouets…

Ensuite, le 2ème métier, le tuilier. Il travaille l’argile mélangée à du sable et des résidus de végétaux, bien homogénéisée afin d’enlever le maximum d’air. Ensuite, les tuiles et carreaux de pavement sont posés sur des moules en bois…

…où ils sèchent à l’abri plusieurs semaines…

…avant d’être amenés au four pour être cuits.

Utilisant le chanvre ou le lin, les cordiers de Guédelon fabriquent des cordes qui serviront aussi bien pour des ligatures sur le chantier que dans la vie quotidienne au château : ceinture, montant d’étagère ou fermeture de volets. La 1ère partie de la fabrication de corde consiste à entortiller les brins (ici 4) à l’aide de la manivelle.

La machine à corder est appelée un rouet de cordage. Elle est constituée de 2 éléments, à gauche la tête de rouet munie d’une manivelle et de 4 crochets, au milieu le carré mobile muni d’une manivelle (à droite). C’est en actionnant la 2ème manivelle qui fait avancer le carré mobile lesté d’un poids vers la tête de rouet qu’on fabrique la corde ! Si l’on veut obtenir de plus grosses cordes il suffit d’augmenter le nombre de brins au départ !

Le four banal. Faisant partie des installations techniques comme le moulin ou le pressoir, le four est mis à disposition par le seigneur (qui le fabrique et l’entretien) moyennant quoi le paysan est tenu de l’utiliser et de payer une redevance…

…pour un prix fixé par la coutume…c’est un service public !!

Au moyen-âge le mouton est un animal précieux aussi a-t-il toute sa place à Guédelon. Comestible, sa peau, sa laine et son fumier sont très recherchés. Ici, lâchés quand le public est parti, ils entretiennent les talus et les espaces verts !!

Placé sous l’autorité du charpentier, le charron est chargé de réaliser, de réparer et d’entretenir tous les véhicules à roue à traction animale ou humaine : tombereau, charrette ou brouette…

Une roue est composée de jante, de moyeu et de rais (ou rayons) que ce charron réalise devant nous.

Les rais qu’il fabrique ne seront utilisés qu’au terme de 2 années de séchage.

L’atelier du forgeron fut un des 1ers construits car indispensable. En effet, tailleurs de pierre ou charpentiers utilisent des outils qu’il faudra régulièrement réparer, affuter ou fabriquer tels que broches, chasses, ciseaux…

Il sera aussi celui qui fabriquera gonds, pentures de portes, grilles ou toutes autres ferronneries…

Chaque œuvrier dispose d’un casier dans lequel il met ses outils nécessitant reprise, affutage… qu’il récupère une fois que le forgeron les aura retravaillés ! Par définition la forge est un endroit peu éclairé où le forgeron travaille sa matière à l’œil car à chaque couleur du métal correspond un usage.

Si au moyen-âge différents métiers liés au travail du métal existait tel que le taillandier (qui travaillait sur les objets coupants) ou le cloutier qui comme son nom l’indique fabriquait des clous, ici le forgeron remplit toutes ces fonctions.

Ces clous serviront à la toiture du château.

Encore un corps de métiers différent à savoir les gâcheurs !

Appelés aussi morteliers c’est avec de la chaux aérienne, du sable et de l’eau qu’ils fabriqueront le mortier pour « coller » les pierres entre elles en utilisant une houe à gâcher.

En jouant sur les différents dosages les œuvriers réaliseront le mélange souhaité par les maçons.

Même les gouttières en bois sont creusées à la main !

Si le château est majoritairement construit en grès issu de la carrière que nous verrons plus tard, les tailleurs de pierre utilisent aussi pour les encadrements de porte, de fenêtres ou les ogives qui feront les plafonds de certaines pièces, du calcaire provenant d’une carrière plus éloignée.

Ce calcaire qui arrive en bloc taillé mécaniquement est d’abord dégrossi pour « effacer » toute trace de scie industrielle.

 

Ayant créé des épures (traces géométriques dessinées au sol à l’échelle 1), le tailleur a ensuite fabriqué des gabarits…

… qui seront ensuite utilisés à l’atelier de taille pour façonner les pierres avec exactitude.

A présent nous contournons le château…

…et découvrons la poterne.

Comme vous l’avez remarqué, Guédelon est un petit château dépourvu de pont-levis, de douves et même d’oubliettes par contre, en cas d’attaque, il dispose de cette entrée dérobée qui présente l’avantage de pouvoir fuir dans la forêt proche tout en ayant un système de défense très efficace : circulation étroite et sombre, archère face à l’escalier suivant une entrée à double porte inversée.

Plus loin nous découvrons les vanniers. Utilisant de l’osier local, ils fabriquent des mannes (gros panier servant au transport entre autres du mortier) mais aussi des paniers, des caisses à outils, des corbeilles, des hottes ou des ruches.

Ici nous vous montrons la méthodologie de construction de ces châteaux. En effet, le carrier extrait plusieurs types différents de moellons. L’irrégulier, taillé grossièrement qui servira prioritairement à l’élévation du bâtiment puis tous les 3 mètres, entre 3 et 4 rangées de moellons réguliers ou assisés rendront la construction plane et horizontale et ainsi de suite jusqu’au sommet de la construction !

Avant toute construction de château est d’abord, sur le point le plus élevé, bâti une tour castrale censée protéger le lieu pendant les travaux…

Nous voici approchant du potager où des oies en liberté pourront prévenir en cas d’attaque !

Le complant, espace réservé où différents plants cohabitent. Ici comme au moyen-âge se pratique la culture à étage…

…les fruitiers auxquels peuvent grimper houblon ou vigne, plus bas des plantes à feuilles comme l’arroche ou la blette avec ensuite au sol courges, panais ou carottes.

Plus loin dans les bois en contrebas d’un réservoir d’eau, fut construit (2014) le moulin à eau en s’inspirant de 2 moulins de la même époque. La force hydraulique est une véritable révolution industrielle transformant l’agriculture agropastorale en une agriculture céréalière avec des besoins en farine sans cesse grandissant concomitamment à une famine qui recule et une population qui s’accroit.

On notera qu’à la fin du XIème, 5624 moulins à eau sont répertoriés. Ce moulin possède une roue à aube de 2.40 m alimentée par ce canal de dérivation du réservoir situé en amont…

…qui actionne une meule d’un mètre de diamètre et d’environ 250 kg. Lors de notre passage le réservoir étant en étiage, nulle eau pour faire tourner la roue !

A proximité se trouve le tourneur sur bois qui fabrique vaisselle, ustensile de cuisine, manche d’outils ou poulie pour le chantier. Travaillant sur un tour à perche, le tourneur fixe sa pièce sur un mandrin sur lequel une corde est attachée puis reliée à une perche d’un côté et à une pédale au sol, ce système lui permet de faire tourner la pièce.

Revenus autour du château, nous voici près de la carrière dont vous constaterez la proximité avec le bâti.

Comme dit précédemment, les carriers extraient le grès ferrugineux et le travaillent sur place pour le transformer en moellon irrégulier, régulier ou de taille c’est-à-dire dont la face qui sera visible, parfaitement plane et taillée à l’équerre.

Evidemment à la carrière rien ne se perd !! Les moins bonnes pierres serviront au remplissage des murs et les éclats de carrière au remblayage des chemins !! Les pierres servant à la construction du château seront acheminées par le tombereau (charrette à 2 essieux dont la caisse bascule pour se vider de son chargement) …

 

…au pied du château pour ensuite…

 

…être chargées dans ce baquet…

…et être montées sur le chantier par cette cage à écureuil. Démontable pour être utilisée en tout point du château et ayant nécessité plusieurs ébauches pour d’abord être historiquement crédible mais aussi être validée par la commission de sécurité, elle permet à 2 hommes marchant dans la double cage de monter jusqu’à 500 kg de moellons. Quand la caisse arrive au sommet de la grue, l’ensemble pivote puis en marchant dans l’autre sens, elle descend pour être vidée !

Et oui, qui dit château dit pilori car c’est aussi ici qu’est rendue la justice !

Ayant vu tous les corps de métiers liés au château et après en avoir fait longuement le tour, nous nous décidons enfin d’y entrer !

L’archéologie expérimentale c’est aussi essayer de trouver des solutions pour un problème dont la réponse ne figure nulle part comme par exemple la pose prochaine de la herse. En effet, nul document n’en parle alors faut-il la construire directement sur place ou bâtir une immense chèvre pour l’insérer dans le bâti ? Pour l’instant rien n’est décidé !!

Nous entrons et découvrons la cour principale…

…avec le logis seigneurial devant nous…

…et où nous attend un des chroniqueurs de Guédelon qui nous expliquera avec les outils de mesure en vigueur au XIIIème siècle, comment procédaient les artisans pour calculer entre autres, épure des arcs plein ou demi cintre etc. Très instructif !!

Au-dessus du puits l’un des engins de levage à disposition. Lorsque fut prise la décision de construire le château à cet emplacement, la découverte par des sourciers d’une nappe phréatique à l’aplomb de ce que serait la cour fut une bonne surprise. Plus tard, les carriers trouveront une pierre de grès homogène permettant de faire la margelle d’un seul bloc !

Et maintenant grimpons à l’étage !

Nous voici sur le chemin de ronde. Permettant la circulation des soldats en faisant le tour de l’enceinte, la caractéristique des châteaux philippiens résident dans des enceintes géométriques sur cour…

…et dont le chemin de ronde est protégé de l’extérieur par un mur parapet crénelé. Pour rappel, le creux s’appelle créneau et le plein, merlon !

La tour seigneuriale, inachevée devrait, terminée, faire deux fois la hauteur actuelle, il lui manque 15 m. Incluse dans le système de défense comme les autres, elles offrent des angles de tirs plus ouverts lors de l’assaut des murs.

Une fois les pierres arrivées sur le chantier, grâce à la cage à écureuil, ce sont les maçons qui prennent le relais. Construisant les murs en étant parfois obligés de reprendre la taille d’une pierre, ils maîtrisent aussi l’assemblage d’ouvrages sophistiqués tels que voute, fenêtres gothiques ou coupole tout en connaissant parfaitement le calcul de charges.

Mise en place de tavaillons sur cette tour.

A présent la tour de la chapelle qui condense tous les savoir-faire des tailleurs de pierre, maçons et charpentiers.

Faut-il rappeler que le seigneur de Guédelon n’est pas homme très riche aussi pour remplacer les vitraux beaucoup trop chers (pour information, lors de la construction de la cathédrale d’Amiens, les vitraux ont représenté 30% du coup global de la construction !), une technique trouvée dans les archives du château de Windsor fut adoptée ici. Il s’agit de toile de lin naturel tendu sur le cadre par de petits clous, peinte puis cirée ce qui lui donne un aspect final proche du vitrail en conservant transparence à la lumière !

Nous entrons à présent dans la grande salle du seigneur appelée la aula. Véritable reflet de la puissance seigneuriale, elle est la pièce la plus ostentatoire du château.

Servant à la fois de tribunal, de salle des fêtes, de lieu où viennent s’engager publiquement les chevaliers au service du seigneur, cet espace se doit d’être impressionnant. Formant un seul volume avec sa voute en bois, s’y déroulent hommage des vassaux, acte de donation ou banquets et à l’occasion sert de dortoir après fêtes !

Dotée de fenêtres à coussièges (c’est-à-dire aménagées d’un banc de part et d’autre), d’une grande cheminée, on y accède par un escalier monumental appelé le grand degré.

Au moyen-âge la question de l’hygiène commence à se poser aussi dans ce type de château, 2 zones bien espacées font leur apparition, une saine et salubre à l’ouest avec le puits et la citerne, et de l’autre côté, dans les fossés nord se situent les latrines, qui à partir du XIIème sont appelées à bretèche car dans un conduit. Bien évidemment, le seigneur et sa famille en dispose dans leurs appartements !

Logeant dans la tour maîtresse du château, la plus haute et la mieux défendue, la chambre du seigneur (ronde donc pas facile à prendre en photo !), est un espace résidentiel qui à l’occasion sert pour des réceptions privées.

Le plafond est la plus grande voute d’ogives du château dont le poids total avoisine les 100 tonnes ! Contrairement aux fenêtres et portes où la clé de voute sert à consolider l’ensemble du bâti, ici un coffrage est nécessaire car la clé de voute est la 1ère pierre installée et quand toutes les pièces (appelées voussoirs) sont mises en place, le coffrage est progressivement enlevé permettant la mise en charge de l’ensemble. Un autre coffrage sera ensuite installé pour permettre aux maçons de remplir les voûtains (quartier entre 2 ogives).

La salle de tir…

…et son plafond lui aussi en voute d’ogives construit selon le même principe que la précédente mais réalisée en grès ferrugineux. Son poids dépasse les 120 tonnes !

A l’entrée du cellier se trouve l’atelier du talmelier, ancien nom du boulanger. A part le froment, rare et cher et donc réservé aux plus riches, toutes les céréales seront utilisées pour faire du pain.

C’est ici, au cellier, que seront entreposés graines, farines et tous les produits des taxes, droits et coutume que le seigneur tire de ses terres et impôts. Pour sa construction, les artisans furent confrontés à un défi majeur. En effet, comment installer au plafond les poutres de chênes pesant chacune près de 700 kg et que la cage à écureuil ne pouvait monter ?

La solution collective trouvée fut de construire les murs du cellier en escalier où d’un point bas la poutre équarrie (rendue carrée) à 35 cm était posée puis, tournée quartier par quartier pour être hissée marche par marche jusqu’à un point haut, c’est-à-dire la hauteur finie du cellier. Toutes les poutres furent stockées sur la partie finie puis les maçons achevèrent les murs, placèrent les corbeaux recevant les poutres, qui furent ensuite installées à leur emplacement définitif !

Et voilà, 7 heures après notre arrivée nous avons fait le tour de cet incroyable château que nous regardons une dernière fois avant de partir !

La construction devait durer 25 ans mais aujourd’hui la durée totale du chantier est plutôt de 30 ans. La bonne nouvelle c’est que d’autres projets sont en gestation…

En effet, il semblerait que le chantier ensuite se tourne sur la logique historique qui consiste après la fin de la construction d’un château qu’un vrai village s’élève à proximité et dont la 1ère pierre sera pour une église et ensuite…

Quoiqu’il en soit c’est un lieu à voir et à revoir !

 Si le cœur vous en dit voici le lien qui vous amènera sur le site du château dans lequel au-delà de sa localisation exacte, vous trouverez plein d’autres informations que cet article ne pouvait rendre compte donc cliquez ici !

Arrivés depuis peu dans notre fief du sud-ouest, un article très rapidement vous fera vivre notre descente avec comme prévu nos retrouvailles familiales et plus tard amicales.

 

Bonne lecture et à très vite !!

 

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