Carnet de route

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Le grand écart



Si cet article se nomme le grand écart ce n’est pas pour rien. En effet, entre la photo à la Une, représentant par un beau soleil une vue des Pyrénées prise au-dessus de Simorre et la 1ère de l’article, 2464 km nous séparent alors prêts ?

Partez !!

C’est forcément avec beaucoup d’émotion qu’après notre séjour chez Mohamed nous arrivons au Rekkam, rebaptisé depuis chez François Rekkam. En effet, sa présence et sa patte, transpirent partout sur le camping et rester longtemps fut pour nous difficile même si Khadija, son épouse s’efforce autant que faire se peut de le suppléer.

Arrivés sur place nous retrouvons pour la 1ère fois ici, les copains Jojo et Evelyne ; ce qui nous permettra honnêtement de traverser ces quelques jours sans trop de nostalgie tout en se permettant ensemble avec Khadija de parler de François et de son avenir.

Ne changeant pas nos habitudes, nous partons autour du camping marcher sans oublier dans notre balade d’emmener avec nous Rekkam…

…pour son plus grand plaisir !

Ça y est, nous repartons, certes le cœur lourd mais soulagés de voir comment Khadija prend sa mission à bras le corps pour faire perdurer avec son équipe ce superbe endroit.

Plein de courage à toi et à l’année prochaine.

Direction plein nord par le plateau du Rekkam…

…et assez rapidement en aval du barrage du Guir, nous trouvons de l’eau…

Et qui c’est qui est contente ?!!

Toujours ces superbes paysages avec ces montagnes.

Cette année nous sommes décidés à, aller visiter Chefchaouen, enfin si le temps le permet car pour rappel l’an dernier la pluie s’était invitée. On y croit !

1ère halte au bord d’un canyon à l’Est de Midelt.

Dès le lendemain alors que nous reprenons la route, le ciel se charge…

…encore un tajine coupé au beau milieu d’un reg…

Et bien non, ils ne prennent pas le thé, ils partent bosser dans ces conditions !

2ème halte encore plus au nord et cette nuit, le vent nous secouera beaucoup !

Le matin alors que nous reprenons notre chemin, le vent souffle vraiment et…

…devient peu à peu tempête de sable…

…jusqu’au moment où la visibilité est nulle. Nous parcourerons près de 60 km dans ces conditions. Une véritable épreuve à rouler au pas !

Sortis de la tempête, les paysages ont vraiment changé…

…nous descendons du plateau. D’une altitude moyenne de 900 m, la route serpentant…

…nous amène progressivement au niveau de la mer où le déficit d’eau est moins prégnant en témoignent ces champs verdoyants.

Nous arrivons sous la pluie à Al Hoceima. Capitale culturelle et historique du Rif…

…et profitons d’une accalmie pour nous balader autour de notre installation.

La ville, que nous visiterons peu du fait d’une pluie constante, est essentiellement tournée vers la pêche et le tourisme (marocain surtout).

La ville est bâtie sur un ensemble de collines dont les pentes peuvent avoisiner le 40% ! Ses contours actuels datent de la colonisation espagnole et est aujourd’hui connue pour ses belles plages et ses résidences luxueuses.

Nous garerons Sacado aux abords du centre-ville, prendrons un petit taxi pour aller faire quelques courses puis…

…direction le rif !

Comme vous pouvez le constater les montagnes n’ont plus du tout la même couleur…

…et le vert est de plus en plus présent.

La route quant à elle à l’identique de ce que l’on connait c’est-à-dire… discontinue !!

Le tout étant de bien viser !

Abribus, boutique ???

En tout cas le fond est en plastique écrasé !

Partis avec un brin de soleil, la montée vers Chefchaouen se fait dans la brume…

…et la pluie nous empêchant de profiter du paysage.

Lors de notre halte pour la nuit, si nous profitons d’une accalmie, ce sera avec nos habits d’hiver, gants compris que nous ferons notre balade !

Belle forêt de cèdres néanmoins !

Le lendemain la pluie semble suspendue et le paysage s’éclaircit avec ses champs bien verts !

Et là, il ne manque pas d’eau !

Continuant notre route c’est de nouveau la pluie qui nous accompagne. Nous croisons de nombreuses boutiques sur la route…

…vendant lait, œufs contre vents et marées !!

Un berger, le parapluie de rigueur et son unique vache ! Un petit air de « La vache et le prisonnier » …oriental !

Parfois ce sont des oignons vendus sur le bord de la route.

La pluie aura une nouvelle fois raison de notre souhait d’aller visiter Chefchaouen aussi nous bifurquons dès que possible pour nous diriger vers Tétouan qui nous accueille avec le soleil et un joli arc-en-ciel.

Stationné derrière la gare routière sur un emplacement bruyant certes mais en ville et sur du bitume car…

…le ciel menaçant nous tombera dessus !

Le lendemain, le ciel restera suspendu nous permettant d’aller visiter la ville.

Bien que la présence humaine y soit attestée depuis la préhistoire la ville prend véritablement son essor au IIIème après JC. C’est la prise de Ceuta par les portugais en 1415 qui fera de Tétouan une place forte en tant que base stratégique et port de commerce. La ville connaîtra un véritable déclin au XIXème mais deviendra en 1913 la capitale du protectorat espagnol faisant aujourd’hui encore de Tétouan la plus andalouse des villes marocaines et on aura vite fait de s’en rendre compte avec tout d’abord l’église Notre-Dame des Victoires de style Mudéjar (architecture ibérique qui utilise pour ses bâtiments techniques et matériaux musulmans) consacrée en 1925.

3 styles architecturaux sont présents à Tétouan. Celui des quartiers périphériques post indépendance et ses constructions que nous retrouvons dans tout le Maroc, le style espagnol du protectorat reconnaissable avec ses grandes places et ses bâtiments à étage avec des commerces au rez-de-chaussée.

Quant à la médina, considérée par beaucoup comme la plus belle du Maroc elle fut construite principalement par des réfugiés musulmans espagnol expulsés lors de la Reconquista, dans le style andalou et est inscrite au patrimoine de l’UNESCO.

Comme souvent dans les médinas, chaque quartier a sa spécialité et dès notre entrée nous rencontrons le quartier de fromages frais (de vache) …

Plus loin celui des cafés fait maison et c’est le moins qu’on puisse dire !

Le principal élément de construction de la médina sont ses remparts qui entourent la ville. Datant du XVème, ils sont en grande partie bien conservés laissant le passage à travers 7 entrées (Bâb).

Véritablement très propres les couleurs des ruelles nous rappellent effectivement l’Andalousie !

Au détour d’une ruelle un jardin ouvert ou Riad.

On continue la balade à travers ces ruelles tantôt empierrées…

…tantôt andalouses.

Nous tombons par hasard sur le coin des tanneries avec ce tanneur qui gratte le cuir des peaux de mouton pour les adoucir et assouplir…

Tandis que celui-ci semble les trier.

Vue d’en haut tous ces différents bassins servant aussi bien à assouplir les peaux qu’à les teindre…quel dommage de ne pouvoir vous faire partager l’ODEUR !

Forcément, dans le quartier qui jouxte la tannerie, toutes les boutiques qui après avoir retravaillé le cuir, le transforment !

Avec la permission du gérant, nous poussons la porte d’un Ryad…

…et découvrons la splendeur de l’intérieur !

Bien qu’elle soit l’une des plus petites médinas du Maroc, celle de Tétouan reste l’une des plus complètes, exempte d’influences extérieures.

Pour finir, la Bâb El Oqla qui ouvre sur la forteresse Skala à gauche construite en 1830.

Après nos derniers achats nous quittons Tétouan direction Tanger Med pour notre embarquement et retrouvons les derniers contreforts du rif toujours aussi verts…

…et sur l’autoroute…

Comme chaque année le passage en douane est une réelle épreuve même si cette année, du fait d’une arrivée tardive, tout s’est rapidement déroulé mais c’est quand même à 0h15 que nous embarquons enfin, ouf !!

Nous roulerons dans la nuit pour faire comme souvent une 1ère halte espagnole à Estepona et malgré une pluie qui nous a précédée, le matin est tout autre !

Bon appétit !!

Après notre descente du bateau et consécutivement à des routes fortement endommagées dans le Rif, un bruit entêtant venant de la galerie est arrivé aussi, profitant du beau temps, on y va pour tenter d’amoindrir ce bruit !

 

Vue de Sacado !

Reposés, nous reprenons la route en direction de la France mais piano piano !!

Bien sûr nous retrouvons les typiques paysages andalous avec ces oliviers à perte de vue !

Ici aussi le manque d’eau est flagrant…

…la rivière est à sec…

…et l’on peut y voir la quantité d’eau manquante malgré le barrage très bas lui aussi.

Malgré la pluie que nous retrouvons, nous faisons une halte à Jaén. Située au nord-ouest de l’Andalousie, un macro-village datant de 2500 av JC fait que beaucoup considèrent Jaén comme la ville la plus ancienne d’Europe. Nous la visiterons sous une pluie battante et malheureusement n’en verrons pas grand-chose à part la cathédrale Notre-Dame de l’Assomption.

Bâtie en 1249 sur les ruines d’une ancienne mosquée, elle fut endommagée et reconstruite de nombreuses fois et fut consacrée en 1724. Sa façade, élément le plus impressionnant fut dessinée par le grand architecte espagnol E.L de Rojas au XVème.

Et quand on vous dit qu’il a plu…

…c’est pas pour rire !

Nous remontons toujours plus au nord et faisons du parc naturel de l’Albufera notre avant dernière halte. Situé à 10 km au sud de Valence nous aimons nous y poser. La ville proche est accessible en vélo par une piste cyclable et surtout le parc regorge de chemins praticables aussi en vélo.

Formant une baie durant l’antiquité, l’Albufera (petite mer en arabe) est une lagune d’eau douce qui communique avec la Méditerranée, elle fut progressivement colmatée par les sédiments des 2 fleuves qui s’y jettent.

Comprenant d’un côté une bande littorale avec des forêts…

…et des plages…

Maintenant à chaque balade, on emmène la petite cariole pour Eléa et on peut dire qu’en vieillissant elle sait l’apprécier !

La baie est devenue un lac à l’époque romaine dont la superficie s’est considérablement réduite par la création de zones destinées à la riziculture.

En tout cas aujourd’hui c’est mon anniversaire aussi après la balade, halte dans un resto au bord de la mer et hop la !!

Nous avons la chance d’arriver à Valence au moment de la 1ère partie d’une grande fête appelée « las fallas (en castillan) et falles (en valencien) » dont la première journée de « mise en bouche » doit avoir lieu le 25 février, puis reprend sans discontinuer du 1er au 19 mars. Elle se prépare toute l’année avec la fabrication de Ninots.

De temps immémoriaux chaque quartier de la ville fabrique une statue (Ninot) en tissu, papier mâché, bois ou ciment pour être exposée (depuis 2016) au musée des sciences.

Le choix du modèle dépend de l’artiste qui la fabrique avec souvent une connotation humoristique voire politico humoristique (ici le 1er ministre et l’instigateur du soulèvement catalan Puigdemont) …

Réunies dans un même lieu, ce sont 400 grandes et autant de petites statues qui sont présentées. L’objectif ici est grâce aux votes des visiteurs…

…d’élire les 2 (une grande et une petite) qui iront rejoindre les survivantes au musée des Falles car en effet…

…celles qui seront élues échapperont au grand brulot où lors de la grande fête du 19 mars sur la place de la mairie au son des pétards toutes sont incendiées. Nous concernant nous avons voté pour celle représentant une vieille horchatéria à l’ancienne.

Nous vous en avons déjà parlé de l’horchata. Boisson traditionnelle valencienne, elle est composée principalement de graines de Suchet issu de la plante nommée Chufa, il existe partout dans Valence des horchatéria qui vous en vendent et celle-ci ambulante est toujours présente dans le parc de Turia alors…

…une pensée et gloups !

Arrive le dimanche 25 février où doit se dérouler sur la place de la mairie la « crida », moment où sont lancées officiellement les falles à grands coups de pétards et feu d’artifice. Malheureusement un incendie la veille dans la ville ayant fait une dizaine de morts, la ville en signe de deuil annule toutes les festivités.

Déçus mais comprenant, nous parcourons cette ville que nous aimons tant à la découverte de lieux que nous ne connaissons pas et tombons sur la loge de la soie. Bâtiment de style gothique valencien, il fut construit au XVème pour être une bourse du commerce, il est censé représenter la puissance de la ville…

1er tribunal de commerce d’Espagne, la longe de la soie est composée de 4 parties, la tour qui ne se visite pas, le salon des colonnes. 8 piliers hélicoïdaux représentent des palmiers censés supporter la voute céleste. Ici était installée une table des changes pour réaliser opérations financières et bancaires…

Puis la salle du consulat de la mer de style renaissance, elle abritait une très vieille institution qui depuis 1283 à Valence s’occupait des affaires maritimes et commerciales…

Enfin la cour des orangers. Le bâtiment est inscrit au patrimoine de l’UNESCO depuis 1996.

Notre séjour valencien s’achève et comme l’année dernière nous prenons contact avec Eva pour aller dans son verger cueillir quelques 38 kilos d’oranges bio et évidemment excellentes !

Dernière halte espagnole avant notre retour en France nous voici proche de la frontière, à 40 km à l’ouest de Figueres dans le petit village de Castelfollit de la Rocca.

C’est l’une des plus petites communes d’Espagne avec moins d’un km² ! Le village est bâti sur une falaise basaltique de 50 m de haut sur 1 km de long.

Nous descendons le village et ses vieilles maisons en pierre de lave…

…pour déboucher sur l’esplanade qui surplombe les alentours.

La falaise sur laquelle est bâtie le village est un parfait exemple d’inversion de relief. En effet, il y eu il y a 217000 ans plusieurs coulées de lave se cristallisant en orgues basaltiques.

Au fil des 200 000 années suivantes le fleuve Fluvia et l’un de ses affluents durent se frayer un nouveau chemin, érodant les parois de l’ancienne vallée plus tendres laissant les coulées en hauteur…

…donnant lieu à cet atypique paysage !

La frontière est toute proche aussi nous profitons d’une dernière halte pour faire un complément de gas-oil vu le prix prohibitif que nous allons rapidement trouver de l’autre côté.

Ça sent vraiment la fin, non ??!

Vraiment !

Nous avons suivi à la radio la colère des paysans français et traversons la frontière alors que le conflit s’est étendu en Espagne aussi l’autoroute est bloqué dans le sens France-Espagne et honnêtement on plaint tous ces routiers bloqués dans une file ininterrompue de plusieurs dizaines de km. De notre côté nous roulerons sans souci jusqu’à notre point de chute gersois.

Nous resterons sur place une dizaine de jours profitant comme à chaque fois de notre Damien et Dana, ainsi que des copains avant notre départ pour la Charité sur Loire où nous sommes attendus pour le 15 mars pour nous installer avec un contrat débutant le 25, après avoir fait le plein de foie gras… alors, la prochaine fois nous serons donc dans la Nièvre.

 

A bientôt et pour les plus courageux au plaisir de vous accueillir !!

 

 

 

 

 

 

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