Carnet de route

Laissez-nous un commentaire !

Notre transhumance hivernale


  • publié le 9 décembre 2023
  • Pays ou région :

 

Bientôt une semaine que nous sommes arrivés au point le plus au sud de notre transhumance hivernale, quelques 2500 km plus loin et presque 1500 km plus à l’ouest de Simorre !

Comme vous pouvez le constater sur la photo à la une, y’en a une qui n’en finit pas de nous exprimer son bien-être mais, avant d’en arriver là, nous avons fait une traversée espagnole des plus intéressantes que nous allons vous raconter dans les détails,  alors, accrochez vous, c’est parti !!

Nous quittons Simorre le 21 novembre, sous une pluie battante avec une neige annoncée à 1500 m aussi, cette année nous décidons d’emprunter le tunnel du Somport afin d’arriver au plus vite de l’autre côté des Pyrénées…

…et la montée vers celui-ci se fera aussi sous la pluie !

Inauguré en 2003 et faisant 8602 m de longueur, il est en lieu et place de l’ancienne ligne de chemin de fer reliant Pau à Canfranc inutilisée depuis les années 1970 et l’effondrement d’un pont. Nous passons la frontière au premier tiers du tunnel…

…pour arriver quelques km plus bas immobilisés…

…sur la nationale espagnole par un troupeau de moutons avec bergers et Guardia Civile faisant la circulation !!

Après une première halte au nord de Saragosse, nous partons plein ouest sous un soleil revenu !

Pas mal la photo où l’on voit Sacado !!

Comme nous l’avions déjà vu dans le sud de la France, ici aussi nous traversons des zones totalement brulées où malgré tout, la végétation arrive à reprendre le dessus mais combien de temps faudra t’il avant que tous les stigmates du feu disparaissent ?

Comme chaque année lors de notre traversée, à la première occasion on s’arrête pour cueillir notre thym !!

1er village visité, Almazan qui signifie en  arabe, « le fortifié ».

Datant du XIIème, les murailles qui encerclaient la ville sont à cet endroit peu élevées…

…du fait d’une forte déclivité du terrain renforçant la défense.

Sur la Plazza Mayor, se dresse adossée à la muraille…

 

…l’église romane San Miguel construite elle aussi au XIIème.

Plus loin la porte des forgerons, constituant avec 3 autres (dont 2 ont disparu) les seules entrées de la ville fortifiée. A l’origine celles-ci étaient entourées de fossés et des pont-levis permettaient d’accéder à la ville.

Situé dans les faubourgs de la ville et construit au XVIII, l’ermitage de Jésus est une chapelle octogonale…

…voulue par la municipalité, c’est un architecte italien qui fut chargé de la bâtir de style baroque !

Une dernière vue avant de continuer notre route.

Nous voici arrivés à Coca, dont le château est une œuvre majeure du gothique Mudéjar espagnol. Mudéjar étant l’art qui introduit l’influence arabe d’Al-Andalus aux constructions chrétiennes ibériques.

Ceci étant dit, on commence par en faire le tour !

C’est en 1453 qu’Alfonso de Fonseca reçoit le permis de bâtir ce château. Construit principalement en briques, chaque mur extérieur fait 2,5m de large, en brique de part et d’autre rempli au milieu par du sable compressé.

Souvent assiégé mais jamais tombé, le château est laissé à l’abandon au début du XXème et il faudra de grandes restaurations entre 1956 et 1958 pour pouvoir le présenter tel qu’il est aujourd‘hui.

Entouré d’un fossé réputé infranchissable…

…il est une des rares forteresses non bâties sur un côteau mais une pente raide.

C’est de ce côté, derrière une barbacane aujourd’hui disparue, que se situait l’entrée principale…

…défendue évidemment par un pont-levis lui aussi disparu.

L’entrée principale de nos jours, n’est autre que celle qui reliait le château au village ceint entièrement de murailles, par un simple pont.

Comme on peut le voir sur la vue d’ensemble, le château est composé d’une enceinte extérieure quadrangulaire avec à chaque angle une tour de forme polygonale et d’une enceinte intérieure, quadrangulaire aussi, organisée autour d’une cour d’armes, de 3 tours et d’un donjon.

Nous franchissons donc le pont pour visiter l’intérieur mais voilà, nous ne nous sommes pas déjà habitués aux horaires espagnols et il nous faudra attendre y retourner plus tard… c’est l’heure de la sieste, alors en attendant…

…petite balade au pied du château !!

Le soleil tourne et à notre retour c’est avec de belles couleurs que nous le redécouvrons !

Meurtrières spéciales arbalète !

La visite commence par nous faire prendre de la hauteur et qui voyons-nous donc ?!!

La tour de Coca dont il se dit qu’elle est l’une des plus hautes de cette époque Mudéjar.

Entièrement reconstruite il ne subsiste de l’originelle cour des armes que 8 des piliers de la partie supérieure.

La visite terminée, le soleil couchant donne au château une superbe couleur miel !

On s’est interrogé sur ces ouvertures sous les tours. Renseignements pris, comme à l’origine l’entrée se faisait par un pont levis, ceux qui voulaient entrer dans le château ou la ville, avaient encore à parcourir les fossés. Arrivés au pied des tours où des gardes les contrôlaient encore, chacun devait ensuite passer par cet étroit couloir et en cas d’attaque, au plafond de celui-ci une ouverture permettait de lancer huile et contre-attaquer !

Nous baladant dans la ville, nous sommes étonnés de cette fresque en hommage à Uderzo et Goscinny et comprenons que le château de Coca y est cité, dans Astérix en Hispanie !!

Allez juste pour le plaisir des yeux, avant de les fermer pour la nuit !!

Et alors, c’est quoi la prochaine ville que nous allons visiter ??

Fondée en 1186 par le roi Alphonse VII dans le contexte historique de la Reconquista (débutée en 722, il s’agit de la période qui s’achève en 1492 à Grenade et qui consiste en la reprise des territoires acquis par les maures par les royaumes chrétiens) son nom veut dire plaisir.

Reprise par les maures en 1196, elle retombe dans l’escarcelle chrétienne un an plus tard. L’ensemble des murailles subsistent encore comme les portes permettant l’entrée dans la vile.

L’hôtel de ville et…

…son jacquemart (automate sonnant la cloche dont le plus ancien, français fut installé en 1383 en l’église Notre Dame de Dijon). Appelé « el abuelo Mayorga », symbole de la ville, il donne l’heure depuis le XVIème siècle !

Rare petite ville espagnole dotée de 2 cathédrales, voici la cathédrale nouvelle. Débutée en 1498 mais jamais achevée, elle est l’édifice le plus richement décoré de toute l’Estrémadure !

Admirez le travail des bâtisseurs et tailleurs de pierre sur cette cheminée, impressionnant, non ?!

L’ancien évêché…

Le palais de justice…

La maison des 2 tours…

Le quartier juif…

…avec au sommet, les vestiges de l’une des 2 synagogues…

Une partie des murailles et au fond la vieille cathédrale.

Après notre visite de la ville et comme celle-ci n’étant pas très accueillante pour les camping-caristes, nous continuons notre route et trouvons un endroit superbe juste au-dessus du Duro. Nous y passerons la nuit…

… et décidons le lendemain matin, malgré un brouillard dont on soupçonne qu’il va vite se lever, d’aller faire une belle balade !

La brume encore accrochée au fleuve nous donne des points de vue superbes, limite fantasmagorique !

Au loin nous pensions que c’était une épave mais la photo nous prouva qu’il s’agit en fait du sommet d’un ancien bâtiment sous les eaux !

Le brouillard se lève, laissant apparaître une île avec une belle petite bâtisse, encore occupée ??

Et sous un ciel bleu ensoleillé, le paysage se découvre dans toute sa beauté…

…qui laisse songeur !!

Retour vers Sacado…

…débarrassé de toute trace de brume !!

Nous continuons notre descente toujours plus au sud et décidons de faire une halte dans la première ville andalouse que nous avions découverte tout au début de notre périple Sacadien, en 2009, Séville ! L’aire de camping-car bien que spartiate, va nous permettre de partir sans souci redécouvrir la ville !

4ème ville du pays traversée par le Guadalquivir, navigable que jusqu’ici, faisant de Séville le plus grand port fluvial d’Espagne, elle est dotée d’un riche patrimoine historique que nous allons partiellement redécouvrir !

Le hasard nous amène directement sur la place d’Espagne.

Conçue pour l’exposition américano-ibérique de 1929, sa construction commence en 1914 et se termine en 1928…

…pleine de symboles, sa forme semi-ovale est censée représenter l’Espagne les bras ouverts vers ses anciennes colonies et regardant vers le fleuve signifiant le chemin vers les Amériques…

4 ponts enjambent le canal parcourant l’arrondi de la place, représentant les 4 royaumes (Castille, Aragon, Navarre et Léon), symbolisant l’unité du pays…

…la place fait 200 m dans sa grande longueur sur une surface totale de 50 000 m² dont le palais qui fait 19 000 m². L’ensemble est majoritairement construit en brique, marbre et décoré de céramique peinte appelée azulejos.

Adossés aux 2 arcs de cercle, entre 2 bancs, des ornements en céramique nous montrent les 48 provinces d’Espagne qui existaient lors de cette exposition. Chaque mosaïque présente la province, le blason de sa capitale et une scène de son histoire souvent inspirée de la Reconquista, de la découverte des Amériques ou de la guerre d’indépendance.

De part et d’autre de la place, 2 tours de 80 m sont des répliques de la Giralda, tour emblématique de la ville que nous verrons plus tard.

Les canaux, d’une longueur de 515 m sont navigués par de petits bateaux qu’on peut louer !

Nous voici dans le centre de Séville et nous longeons l’Alcazar que nous avions déjà visité et vu la file d’attente, on passe notre chemin.

Construite à partir de 1402 en lieu et place d’une mosquée dont elle transformera le minaret en campanile, la cathédrale Notre-Dame du siège est la plus grande d’Espagne. Plusieurs rois y sont enterrés ainsi que Christophe Colomb mais nous ne pourrons la visiter car réservée ce jour là au culte. Tant pis pour nous !

 

Néanmoins nous pourrons accéder à la Giralda, qui a elle seule symbolise Séville.

Haute de 104 m il est entendu tacitement qu’aucun bâtiment de la ville ne peut être plus élevé dans le centre-ville ! Les seuls vestiges de la salle des prières de la mosquée sont dans la cour des orangers que nous traversons afin d’entamer notre ascension.

C’est en 1184 que le calife ordonne la construction d’un minaret sur le modèle de 2 connus, la Koutoubia de Marrakech et la tour Hassan de Casablanca. Tour carrée de 13.61 m de côté, il s’agit en fait de 2 tours imbriquées l’une dans l’autre, dont l’espace entre les 2 est composé d’une succession de 35 rampes douces qui, selon la légende, devait permettre au muezzin d’y monter 5 fois par jour pour annoncer la prière… à dos de mulet !!

A la suite du tremblement de terre de 1356, le sommet de la tour est entièrement repensé et abrite depuis la fin du XVIème siècle, 24 cloches (dont les 2 dernières ont été rajoutées à la fin du XXème). Elles sonnent en « volée tournante » comme il est d’usage en Espagne, c’est-à-dire qu’elle effectue un tour complet !

Détail du mécanisme !

La plazza de toros vue de la Giralda que nous approcherons plus tard.

Vue de derrière de la cathédrale avec ses proches échoppes d’icônes religieuses !

Une église aux couleurs bien andalouses…

…puis les vieux quartiers que nous reconnaissons et qui nous amènent…

…à la plazza de toros. Terminée en 1881 soit 120 ans après le début des travaux…

…les arènes se dressent face au Guadalquivir et contrairement à beaucoup d’autres…

…elles sont complétement insérées dans le tissu urbain et seule l’entrée nous montre que ce sont bien des arènes !

Pour rappel, ce sont ces places qui toujours coûtent le plus cher car…à l’ombre bien sûr !!

Conçu aussi pour l’exposition de 1929, le théâtre Lope de Vega abrite aussi un casino et accueille encore aujourd’hui des œuvres du théâtre classique espagnol et c’est ici que s’achève notre halte sévillane !

Le lendemain, nous achetons nos billets pour la traversée, faisons nos derniers achats et sommes au port pour prendre le bateau de 17h00…mais voilà, annulé, nous ne prendrons que celui de 21h00 et après une longue attente, ça y est nous y sommes !!

C’est la 1ère fois que nous arrivons de nuit aussi nous pouvons apercevoir bien illuminée, la devise marocaine « Allah, le roi, le pays ».

Comme toujours les formalités à la douane sont interminables et enfin, à 3h00 du matin nous sommes définitivement à jour des paperasses et décidons de dormir dans le port en attendant le lendemain.

Notre objectif ? Rejoindre rapidement Sidi Wassay, notre havre de paix à 70 km au sud d’Agadir.

Après une rapide halte à Larache afin de s’équiper entre autres en bouteille de gaz, nous traçons la route jusqu’à un endroit bien tranquille au bord d’une rivière…

… à mi-chemin entre Casablanca et Marrakech…

…où nous ferons nos 1ères balades marocaines.

Et voilà, à 885 km de Tanger nous voici arrivés, installés prêts à…

…recevoir les copains, lézarder, pêcher et bien d’autres choses encore que nous vous ferons découvrir lors de notre prochain article alors patience !!!

En attendant, passez de bonnes fêtes, portez-vous bien et surtout aimez-vous, le monde en a bien besoin !!

A l’année prochaine, inch’Allah !!

 

Laisser un commentaire